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M. Lazhar Bououny, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie : « Nous réitérons notre appel au dialogue avec toutes les parties. » Université: A propos de la grève des enseignants du supérieur projetée pour
« L'Etat ne peut accorder ce qui est au dessus de ses moyens » Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, M. Lazhar Bououny, a tenu, hier, une conférence de presse pour éclairer l'opinion publique sur le différend qui oppose le ministère à la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et qui a amené cette dernière à lancer un mot d'ordre de grève pour demain. Situation complexe Le ministre a expliqué que : « c'est la situation complexe à laquelle est parvenue la représentativité syndicale des corps enseignants à l'université qui est à l'origine de cette problématique. Actuellement, quatre organismes se disputent la représentativité des corps enseignants : la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Syndicat général de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le syndicat national des professeurs et des maîtres de conférence et le comité indépendant des technologues. Les trois premiers organes se disent relever de l'UGTT et se disputent, depuis 1999, autour de l'épineux problème de la légalité et de la légitimité. Auquel problème le ministère ne veut pas s'impliquer, du moment qu'il est du ressort de la justice et que des affaires opposent devant les tribunaux les différents belligérants. Toutefois, et dans un effort de dépassement de ce blocage, le ministère a ouvert, depuis le début de l'année universitaire, un dialogue avec toutes les parties concernées sur les problèmes socioprofessionnels des enseignants de l'université. Or, la Fédération générale de l'enseignement supérieur nous a soumis une série de 14 requêtes qu'elle considère urgentes. Il y a le mécanisme de dialogue continu entre le ministère et la Fédération, la réforme LMD, le programme de la qualité, les modes de recrutement et de mouvement des enseignants, la problématique de l'horaire de travail des PES agrégés qui enseignent dans les écoles préparatoires, la régularisation de la situation des assistants technologues, etc... Et au moment où on n'a fait qu'entamer le cadre général du débat, un conseil sectoriel tenu en février a annoncé ce mot d'ordre de grève pour le 5 avril. ».
Le dialogue Le ministre a affirmé que : « le ministère est prêt au dialogue et à entendre le point de vue de la fédération syndicale. Seulement, qui dit dialogue, dit recherche d'un compromis viable. Et puis, il faut que la répartition des rôles soit claire. Le ministère n'a rien contre le principe de débattre les grandes lignes des règlements intérieurs. Mais les détails sont du ressort du pouvoir exécutif. On se concerte pour avoir des idées. Nous sommes en train de réviser le règlement de l'enseignement supérieur qui date de 1989 et qui n'est plus, en plusieurs points, en harmonie avec la réalité des faits. Seulement, on ne peut pas ignorer la conjoncture économique par laquelle passe l'économie nationale, des suites d'un baril de pétrole à 69 dollars. La compensation a déjà englouti 350 millions de dinars, depuis le début de l'année. Donc, il faut tenir en considération les sacrifices consentis par le budget de l'Etat pour la compensation et pour la réforme LMD. Le budget de l'enseignement supérieur est l'unique budget dont la croissance est de 2 chiffres (10,9% en 2006). » D'ailleurs et concernant l'épineux problème de la représentativité, M. Lazhar Bououny n'a pas manqué de préciser : « nous n'avons pas de problèmes avec les trois autres structures qui collaborent avec nos projets. Seulement, la fédération a refusé par écrit d'assister aux réunions des commissions de la LMD. Elle veut siéger seule au nom des enseignants. Or, il n'est pas possible d'accepter cela tant que la justice n'a pas tranché cette question de légalité et de légitimité.» Mourad SELLAMI
Sami Awadi, le SG de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique : « Le dialogue et la concertation restent le fondement des relations constructives entre les partenaires sociaux » Dans un communiqué publié hier, le SG de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique précise que : « Après le congrès de la réunification du 15 juillet 2006, le ministère ne nous a reçu que le 12 octobre tout en ignorant la réalité des problèmes des enseignants. Et ce n'est qu'après des correspondances du SG de l'UGTT avec le ministre et son Excellence le Président de la République que l'on nous a reçu une 2ème fois le 29 novembre. La 3ème réunion n'a eu lieu que le 13 janvier et la 4ème, le 20 février. Le ministère refuse les problèmes urgents que la fédération a soulevés et considère l'instauration d'une dynamique continue de dialogue comme une cogestion inacceptable. Quant aux problèmes matériels, les représentants du ministère considèrent qu'elles font partie des négociations sociales entre l'UGTT et le Gouvernement car ils n'ont aucun aspect spécifique. »
Exclusivité Pour ce qui est de la question de l'absence de la Fédération aux commissions du LMD, le communique explique : « la Fédération refuse de siéger aux côtés d'autres instances qui prétendent représenter l'UGTT. D'ailleurs, la direction de la centrale a approuvé notre position. Le programme LMD touche à sa fin sans aucune concertation ! Quant au projet de la loi cadre, le ministère a refusé à deux reprises de nous transmettre une copie, prétendant que les représentants de l'UGTT vont en recevoir au Conseil Economique et Social. C'est-à-dire à la fin du projet ! » Le communiqué a conclu en relevant : « malgré tout, la Fédération considère qu'elle a été poussée à décréter la grève du 5 avril. Elle maintient toujours que le dialogue et la concertation restent le fondement des relations constructives entre les partenaires sociaux. »