Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
"Tout ce qui peut dresser les communautés les unes contre les autres, et en particulier les musulmans contre les autres, est détestable". Alain Juppé critique à son tour le débat sur l'identité nationale
Le Temps-Agences- Après Dominique de Villepin et François Baroin, député (UMP) et maire de Troyes, c'est au tour d'Alain Juppé de se joindre au concert de critiques, de gauche comme de droite, concernant le débat sur l'identité nationale. Dans un entretien à un quotidien français hier, l'ancien Premier ministre estime que "la question 'qu'est-ce qu'être français ?' ne se pose pas vraiment". Dans ce débat, "je crois qu'on élude la vraie question qui est de savoir si la France reste fidèle à sa tradition d'accueil ou pas (...) Aujourd'hui, quelle est la capacité d'accueil de la société française vis-à-vis de ceux qui la rejoignent, en particulier des musulmans ? C'est la vraie question", juge-t-il, avant de souligner que "tout ce qui peut dresser les communautés les unes contre les autres, et en particulier les musulmans contre les autres, est détestable". A-t-il été choqué par le renvoi à Kaboul, mercredi, de neuf Afghans en situation irrégulière ? "Oui", réplique Alain Juppé. "Dans la situation de l'Afghanistan, la tradition d'asile de la France souffre de ce genre d'opération". L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac estime que le vote d'une loi sur l'interdiction totale du voile intégral prônée par Eric Besson, un transfuge du Parti socialiste, pourrait avoir des conséquences négatives, notamment de "radicaliser certains comportements". Ces critiques de l'ancien Premier ministre s'ajoutent aux nombreuses autres entendues ces dernières semaines sur les risques de ce débat. Mais Nicolas Sarkozy a exclu, mercredi, sur Canal +, de mettre fin au débat sur l'identité nationale. "C'est un débat particulièrement noble et qui évitera d'avoir des impasses comme celle qui a eu lieu en Suisse sur la question des minarets", a-t-il assuré. Samedi, Eric Besson, expliquait que "le débat ne dérape pas et il ne faut pas l'arrêter. Et puis, à force de déraper, je pense qu'il est maintenant revenu sur la piste", en admettant que le FN cherche à "phagocyter " les débats locaux.