L'amélioration des capacités exportatrices des entreprises tunisiennes est au centre des préoccupations nationales. Les chefs d'entreprises recherchent toujours les moyens à même de faciliter les opérations du commerce international tant sur le plan institutionnel que sur le plan financier, afin de garantir aux moindres risques l'acheminement de leurs marchandises. Mondher Zenaïdi appelle les différentes parties à retrouver le climat de confiance.
D'où les dispositions prises et les mécanismes d'appui engagés dans le cadre du premier et du second programme de promotion des exportations, dont le lancement en 2000 du fonds de garantie des exportations avant expédition. C'est aux entreprises et aux organismes compétents d'utiliser à bon escient et en toute transparence les instruments disponibles. Un séminaire d'information, de sensibilisation et de promotion destiné aux chefs d'entreprises et aux banques tunisiennes, a été organisé hier au Centre de Promotion des Exportations « CEPEX » par le fonds « Dhamen Finance »s, en partenariat avec la Compagnie Tunisienne pour l'Assurance du Commerce Extérieur (COTUNACE). Les intervenants ont présenté un bilan sur l'activité du fonds de garantie, « Dhamen Finance » après six ans d'exercice et une rétrospective sur les spécificités, les missions et le fonctionnement du fonds. Le Fonds de garantie des exportations avant expédition ou encore de préfinancement des exportations s'est ajouté ainsi aux différents mécanismes d'appui à l'exportation tels que le FAMEX (fonds d'accès au marché extérieur) et les facilités de financement. Lesquels complètent les différentes dispositions d'ordre réglementaires et financières décidées. A ce titre Mondher Zenaïdi, ministre du Commerce et de l'Artisanat a affirmé en passant en revue les réformes entreprises en faveur des exportations: « Grâce à ces réformes, la Tunisie a été classée première en Afrique en qualité de pays exportateur industriel (Banque mondiale) et premier du monde arabe en terme de compétitivité (Rapport de Davos 2006 ». Le ministre a rappelé, par ailleurs, les composantes essentielles des deux programmes de promotion des exportations, tout en annonçant le démarrage proche de la troisième phase du programme.
Manque de stratégie promotionnelle Le ministre a enuite mis l'accent sur les réalisations du fonds après six ans d'existence en tant que composante essentielle du programme de promotion des exportations. « Depuis son lancement, le fonds a accordé à 131 entreprises des garanties totales de l'ordre de 33 MDT permettant l'accomplissement de 382 opérations d'une valeur de 75 MDT » A l'instar des différents instruments de soutien à la promotion des exportations et en dépit des performances plus ou moins réalisées par le fonds de garantie avant expédition, « Dhamen Finance », a fonctionné en deçà de ses capacités. Même les instruments d'appui ont besoin d'un plan de renforcement et de soutien. Plusieurs facteurs expliquent les limites du fonds dont le manque de stratégie promotionnelle auprès des entreprises et des banques et les nuances relevées en matière d'engagements contractuels entre banques et entreprises et en matière de fonctionnement du fonds. « Nous avons rencontré des problèmes d'interprétation et de confiance avec les banques et des difficultés dans le déblocage des indemnisations en faveur des institutions de crédits...Nous devons en outre nous assurer que les fonds sont vraiment entre de bonnes mains », affirme Habib Daldoul, PDG de la COTUNACE. Du fait, un plan d'action a été mis en place dans le cadre du deuxième programme de promotion des exportations pour dépasser les insuffisances du fonds. « Il s'agit de l'analyse des risques, de la promotion du fonds et de rapprocher les relations d'affaires entre Dhamen Finance et le système bancaire », a ajouté le ministre. Il a appelé à trouver un climat de confiance entre les différentes parties concernées de manière à tirer profit des opportunités offertes par le fonds en question. Par ailleurs, les entreprises participantes au séminaire d'information ont eu la possiblité de demander des éclaircissements sur le fonctionnement du fonds dont le taux d'intérêt appliqué, les conditions d'éligibilité, la capacité du fonds à couvrir les différents risques et le plafond à garantir aux banques pour la couvrture des risques. Le PDG a expliqué à ce titre que le fonds est financé par l'Etat en partenariat avce la BM et qu'il est doté d'un capital de 6,5 MDT d'où le plafond des garanties fixé à 500.000 dinars (avec possibilité de majoration selon les cas). Il a réitéré la position ferme de la COTUNACE de s'assurer que les fonds ne sont pas utilisés pour une raison ou une autre. Pour assurer le bon fonctionnement du fonds de manière à assumer ses missions de catalyseur et d'encouragement aux banques à accorder des préfinancements avant l'exportation, il faut relever tous les points de discordes entres les parties contractantes tout en assurant un climat de confiance et de bonne foi entre les exportateurs, les banques et le Dhamen Finance.