Le Temps-Agences - Un Boeing 737 d'Ethiopian Airlines avec 90 personnes à bord s'est abîmé en mer dans la nuit de dimanche à lundi au large du Liban peu après son décollage de Beyrouth pour Addis Abeba, vraisemblablement victime du mauvais temps. "Le mauvais temps est manifestement la cause du crash", survenu à 02H30 locales (01H30 HT), a déclaré à la presse le ministre de la Défense Elias Murr. Depuis deux jours, les conditions météorologiques sont très mauvaises. D'emblée, les autorités libanaises ont écarté "tout acte de sabotage". Selon les autorités, l'appareil transportait, outre sept membres d'équipage, 54 Libanais, dont trois dotés de la double nationalité britannique, russe ou canadienne, 23 Ethiopiens, une Française, un Britannique, un Irakien, un Syrien, un Turc ainsi qu'un passager de nationalité inconnue. Le Premier ministre Saad Hariri, qui devait réunir en urgence le cabinet, a décrété un jour de deuil, le président Michel Sleimane évoquant un "drame douloureux". Le ministère de la Santé a annoncé la mise en place d'une cellule de crise chargée d'identifier les victimes, via des tests ADN ou les effets retrouvés. D'après le ministre des Transports Ghazi Aridi, le vol 409 d'Ethiopian Airlines a "soudainement" perdu le contact avec la tour de contrôle de l'aéroport de Beyrouth peu après son décollage. A l'aéroport, les familles affluaient en quête d'informations. "Pourquoi, pourquoi!", criait une femme en larmes. "Je sais qu'ils ne vont pas le trouver", s'écriait une autre, évoquant son mari. Des personnes évanouies ont été prises en charge par des volontaires de la Croix-Rouge. "Ils auraient dû retarder le vol d'une heure ou deux pour protéger les passagers. Il y avait de violents éclairs et on sait bien que les éclairs frappent particulièrement les avions au décollage", a dit un proche d'un passager. Des milliers d'Ethiopiens sont employés au Liban comme domestiques et la compagnie éthiopienne assure des vols réguliers avec Addis Abeba. De nombreux Libanais travaillent en Afrique et Addis Abeba est un aéroport de transit. Il s'agit de la première catastrophe aérienne à frapper la compagnie éthiopienne depuis le 23 novembre 1996, lorsqu'un Boeing 767 s'était abîmé au large des Comores, après son détournement par des pirates de l'air. Selon le site aviation-safety.net, 120 personnes avaient été tuées.