Difficultés structurelles tant au niveau de la production que de l'exportation Pour la troisième année consécutive, la balance agroalimentaire enregistre des excédents. Le solde est passé de 132,3MDT en 2005 à 259,2 MDT en 2006 pour un taux de couverture des importations par les exportations en progression de 7,50%. Les indicateurs positifs des termes des échanges commerciaux dans le secteur agricole ne démentent pas la faible part des exportations des agrumes dans la structure des exportations réalisées en 2006. Cette part qui représentait à peine 1% dénote d'une perte du terrain sur les marchés à l'export tunisien.
Les exportations agroalimentaires ont atteint une valeur de 1580,5 MDT au terme de l'année 2006 contre 1225, 6 MDT une année auparavant, soit un taux de croissance de 29% contre un accroissement de 21% pour les importations. Par structure de produits, les exportations se répartissent comme suit : 53% pour l'huile d'olive, 25% pour les divers, 14% pour les poissons, 7% pour les dattes et 1% pour les agrumes. La baisse des exportations des agrumes est liée à un certain nombre de facteurs d'ordre structurel et stratégique.
Des outils archaïques d'irrigation pour les agrumes Le secteur agrumicole connaît en effet des difficultés structurelles aussi bien au niveau de la production qu'au niveau de l'exportation. Une secteur traditionnellement exportateur qui perd de plus en plus sa place dans la structure des exportations agricoles. Les exportations d'agrumes et spécialement les Maltaises suivent une courbe descendante. Elles sont passées de 23477 tonnes en 2001 à 19311 tonnes en 2006. Les principales contraintes du secteur résident dans les conditions climatiques, la prédominance du mode traditionnel d'irrigation, la faible taille des entreprises exportatrices et les entraves liées aux conditionnements ainsi qu'à la concentration sur un seul marché à l'export. Selon une étude réalisée en Tunisie, la productivité du secteur agrumicole reste en deçà des espérances, malgré la stratégie de développement lancée en 1991 visant principalement l'amélioration des techniques culturales. Le système archaïque d'irrigation est utilisée pour 89% des exploitations et 74% des superficies.
Faible compétitivité prix et hors-prix Côté commercialisation, les agrumes tunisiens sont soumis à une rude concurrence des pays riverains du bassin méditerranéen. Le marché local absorbe près de 80% de la production, laquelle est en perpétuel repli. La dégringolade de la production a entraîné une légère hausse des prix sur le marché local. La quasi-totalité des exportations est orientée vers le marché de l'Union Européenne et principalement la France qui demeure le premier client en absorbant près de 90% des Maltaises tunisiennes. A noter que la totalité des exportations est réalisée par une vingtaine d'entreprises en moyenne. Néanmoins, le produit tunisien reste peu compétitif sur les deux plans quantitatif et qualitatif. Les prix à l'export sont jugés élevés par rapport à la concurrence, notamment celle espagnole et marocaine. Le marché tunisien est en train de perdre du terrain face aux rivalités espagnole, italienne, israélienne et marocaine. Les défaillances structurelles de la production locale dont le morcellement et le vieillissement des plantations et l'obsolescence des moyens techniques sont derrière la baisse du régime observée dans le secteur. La part des exportations des agrumes dans le secteur agroalimentaire est passée de 2 et 3% en 1998 à 1% au terme de l'année 2006. Les professionnels suggèrent la mise en place d'une stratégie de redéploiement en amont et en aval afin d'atténuer les faiblesses de l'activité agrumicole à travers notamment la diversification des exploitations agricoles et des variétés à l'export (Thomson, Clémentines, Citron..). La structure des exportations est prédominée par les Maltaises qui se sont avérées moins rentables que les autres variétés. D'où la nécessité de mettre en place un plan d'action stratégique visant l'amélioration de la filière agrumicole en misant sur la composante conditionnement, sur la diversification des produits et des marchés à l'export et sur la modernisation des outils de production.