Pouvoir d'achat et développement économique sont les rouages du mécanisme de l'essor de la grande distribution en Tunisie. Les vingt dernières années ont enregistré une hausse du pouvoir d'achat par habitant en passant de 3576 dinars en 2004 à 5135 dinars en 2009. Et c'est connu de tous : le Tunisien aime consommer et dépenser son argent. A la bonne heure pour les supermarchés et hypermarchés. C'est de même la guerre qui s'annonce entre les concurrents de la place : Carrefour, Géant, Monoprix et Magasin Générale se livrent à une bataille commerciale sans merci. Quoi que le contrôle détenu par l'ensemble de la grande distribution n'est que de 20%. La plus grosse part étant conservée par les petits commerces (épiceries). Le terrain est, pour ainsi dire, préparé pour accueillir davantage d'enseigne. Etrangères bien entendu. Et c'est dans le gouvernorat de Sousse que s'implantera la nouvelle grande surface commerciale sous l'enseigne « Hyper U ». Sousse et Sfax s'y mettent Le Groupe « Meublatex-Elmouradi » du soussien Néji Mhiri s'est vu attribué une autorisation aux termes d'un décret paru au JORT daté du 29 janvier 2010, pour l'ouverture d'un hypermarché bâti sur des parcelles de terrain dont la superficie est de 150 000 mètres carrés. Le site est situé entre Hammam Sousse et Akouda. La grande surface, quatrième groupe de distribution en France sera gérée par le fils de Néji Mhiri, Mourad Mhiri et au gré d'un prospectus du marché obligataire du Groupe « Meublatex», «une société commerciale dédiée à la grande distribution devrait donner naissance à un hypermarché». Précision oblige : « en 2008, une nouvelle société (Trade and Retail) a été créée, dédiée à la grande distribution et dotée d'un capital de 1 million de dinars ». Après la capitale du centre, place à la capitale du Sud, Sfax va prochainement faire lieu d'un hypermarché lancé par Med Invest Compagnie, une société qui allie le Groupe Poulina et le Groupe Bayahi dans la gestion de la compagnie Magasin Général. En fait, les grandes surfaces sont l'affaire propre des grands groupes en Tunisie. Le Groupe Chaibi détient Carrefour, le Groupe Mabrouk détient Monoprix et Géant en association avec le français Casino. Où en-est la grande distribution ? Elle réalise un chiffre d'affaires de l'ordre de 2% du PIB tunisien, plutôt faible en comparaison avec celui réalisé en France qui est de 23%. Le secteur est, certes, à la traîne, mais, il projette une croissance importante dans les années à venir. Un secteur dont le paysage est brossé par Carrefour-Carrefour Market, Géant-Monoprix et Magasin Général-Promogro représente 15% de part de marché. Un marché disputé, en effet, par ces trois enseignes : Magasin Général est en tête de file avec 35%, Géant-Monoprix en deuxième position avec 32% et en dernier lieu Carrefour-Carrefour Market avec 30%. Ces parts de marché sont quasi égalitaires. En perspectives, la Tunisie devrait donc assister à l'épanouissement de son secteur de grande distribution. Et il y a matière à cela, de surcroit avec des parts de marchés en dessous des 40 et 50% pour la distribution organisée dans les pays similaires au notre dégagent des revenus intermédiaires. Dans les pays développés, par exemple, ces parts flirtent avec les 70%. Par ailleurs, par un jeu d'anticipation, le législateur tunisien a régit un cadre juridique prenant forme d'une loi n° 2009-69 du 12 août 2009 relative au commerce de distribution. Le but étant, justement, de maintenir en marche une politique d'ouverture et de libéralisation du marché local. En dépit des changements que le secteur de la distribution a connus ces dernières décennies, la nouvelle législation mise en place en a tenu compte en opérant les adaptations nécessaires. Sa mission est, en effet, la réorganisation et la modernisation de l'exercice du commerce de distribution. Sans oublier, en outre, de garantir un équilibre instauré entre les divers intervenants du secteur. Côté consommateur, en revanche, l'on doit se soucier de même de son intérêt. En ce sens que les offres commerciales proposées par les grandes surfaces doivent répondre à certaines exigences. Bien entendu, la concurrence fortement présente sur le marché a fait son effet. Mais, comment savoir si les offres en question profitent réellement à la bourse du consommateur lambda. Car, il est su que les bénéfices générés par les grandes surfaces sont essentiellement en provenance des différents cycles de promotions. Qu'à cela n'en tienne, si les bourses du consommateur ne souffrent pas, l'équilibre se fait présent.