Création d'un réseau arabe des inspecteurs du nucléaire Un réseau arabe des inspecteurs du nucléaire vient d'être créé au terme de la réunion organisée, fin janvier dans la ville de Hammamet, par l'Agence Arabe de l'Energie Atomique (AAEA), basée à Tunis a annoncé la création du réseau arabe des inspecteurs du nucléaire. Dans un communiqué de presse, l'AAEA a affirmé que l'objectif de création de ce réseau est « d'harmoniser, analyser et échanger les informations relatives à la sûreté et à la sécurité nucléaire ainsi que l'échange des expertises dans le domaine entre les pays arabes ». L'instance arabe a ajouté, à ce sujet, que le réseau « permettra de faciliter la coopération régionale et de créer un climat de communication matérielle et virtuelle entre les spécialistes et les intervenants dans ces domaines ». Par ailleurs, l'AAEA a annoncé la création d'un forum pour traiter les problématiques liées à la formation de ressources humaines dans les aspects techniques et institutionnels relatifs au nucléaire ainsi que l'élaboration d'un projet préliminaire de coopération, d'une durée de trois ans, entre les instances spécialisées dans la stabilité et la sécurité nucléaire et les garanties à offrir dans ce domaine. Guide en arabe sur le nucléaire Un plan d'action pour la mise en œuvre du projet de coopération précité a été mis en place, selon l'AAEA. Ce plan porte également sur la production, en langue arabe, des guides, systèmes et directives relatives au secteur du nucléaire, ce qui ne manquera pas de diffuser la culture de la sécurité nucléaire dans les pays arabes. L'agence recommande à cet effet, l'encouragement de la coopération et la coordination efficace entre les organisations arabes et internationales gouvernementales et privées, d'une part et les secteurs de l'industrie et de l'enseignement d'autre part. Principal objectif : contribuer activement aux efforts déployés par la communauté internationale pour faire régner la paix dans le monde. Une cinquantaine d'experts et responsables d'instances de contrôle et d'autorités gouvernementales ayant trait aux applications pacifiques du nucléaire et venus de 21 pays arabes, européens et nord-américains ont pris part à cette rencontre de trois jours organisée à l'initiative de l'AAEA en collaboration avec l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la commission européenne et le ministère américain des affaires étrangères. Un programme triennal de coopération Les participants à la réunion de Hammamet ont débattu de questions relatives aux législations, au contrôle et aux réglementations liées au nucléaire et à la sécurité atomique, la prévention contre les accidents, la gestion des déchets radioactifs, la formation et le perfectionnement des ressources humaines dans le domaine du nucléaire pacifique. Autres thèmes abordés lors de la réunion de Hammamet, l'examen des aptitudes des ressources humaines, le renforcement de la formation et de la mise à niveau pour la création de structures et d'organismes spécialisés, outre l'amélioration des infrastructures nationales dans les domaines liés à la sécurité atomique. Les experts ont évoqué, aussi à cette occasion, les moyens de lancer un programme triennal de coopération visant à renforcer les infrastructures nationales ayant trait aux instances de contrôle spécialisée dans la stabilité, la sécurité et les garanties dans les pays arabes ainsi que de la mettre en place des mécanismes pour la concrétisation de ce projet. Ce programme de coopération s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie arabe concernant les utilisations pacifiques de l'énergie atomique, décidée par les dirigeants et chefs d'Etats arabes lors du sommet de Doha (mars 2009). Lors de ce sommet, plusieurs pays arabes se sont montrés intéressés par l'énergie nucléaire, comme moyen de répondre à l'augmentation rapide de la demande en électricité. Certains des plus gros exportateurs de pétrole au monde se tournent vers l'énergie nucléaire pour éviter de consommer leur propre or noir et le garder pour l'exportation. Les Etats de la région vont devoir faire face à une forte hausse de leur consommation d'électricité dans les années à venir. Les pays du Golfe connaissent aujourd'hui une croissance de leur consommation d'électricité de 7 % à 8 % par an. Fin 2006, les six pays du Conseil de coopération du Golfe (l'Arabie saoudite, les EAU, Oman, Bahreïn, le Qatar, le Koweït) ont lancé une étude de faisabilité sur le développement d'un programme nucléaire commun. A part les Emirats Arabes Unis, qui disposent aujourd'hui de leur organisme d'application de l'énergie nucléaire, d'autres pays arabes comme l'Algérie se sont doté d'une infrastructure nucléaire très importante. L'Egypte dispose aussi de solides compétences scientifiques et technologiques dans ce domaine, fédérées par plusieurs institutions de recherche (notamment le Centre des sciences et de la technologie nucléaires). De son coté, la Jordanie, qui envisage d'implanter une centrale nucléaire dans la région d'Akaba, a signé en 2009 un protocole d'accord avec le Groupe « Korea Electric Power Corp » pour réaliser une étude de faisabilité de ce projet. L'Agence arabe de l'énergie atomique, créée il y a 20 ans et dont le siège est à Tunis, assure la coordination entre les pays arabes dans les domaines des utilisations pacifiques de l'énergie atomique. Elle œuvre, dans le cadre de la Ligue des Etats arabes, à mieux faire connaître les usages du nucléaire et les applications pacifiques de l'énergie atomique dans les secteurs de l'agriculture, la santé, l'environnement, l'industrie, la production d'électricité et le dessalement des eaux.