Le Temps-Agences- L'Iran a annoncé hier sa décision de commencer à produire de l'uranium hautement enrichi dès aujourd'hui sur le site de Natanz, en dépit des avertissements du groupe des Six. Aussitôt après cette annonce, le ministre français de la Défense Hervé Morin et son homologue américain Robert Gates ont mis en avant hier leur unité dans le dossier iranien, et notamment sur la mise en place de nouvelles sanctions contre la République islamique. Il n'y a «pas d'autre choix que de travailler à d'autres mesures» au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, a expliqué Hervé Morin. «Nous sommes entièrement d'accord pour dire qu'une action de la communauté internationale est la prochaine étape», a affirmé quant à lui le chef du Pentagone.
Le regain de tension entre les occidentaux et le régime iranien est d'autant plus perceptible que l'Iran a notifié hier à l'AIEA sa décision de commencer à produire de l'uranium hautement enrichi malgré les pressions internationales. Le lancement, sur le site de Natanz (centre de l'Iran), des opérations visant à porter à 20% l'uranium faiblement enrichi à 3,5% doit débuter mardi, comme l'avait annoncé Mahmoud Ahmadinejad ce week-end.
Cette décision a été prise, selon Téhéran, en raison du blocage des discussions avec le groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) sur la fourniture à l'Iran du combustible enrichi à 20% dont il dit avoir besoin pour un réacteur de recherche nucléaire.
Le représentant iranien à l'AIEA Ali Asghar Soltanieh a expliqué que «plus de huit mois se sont écoulés depuis que l'Iran a dit au directeur général de l'AIEA qu'il avait besoin de combustible» pour son réacteur de recherche médicale de Téhéran. «Nous ne pouvions plus attendre pour subvenir aux besoins de nos malades dont le soin nécessite des isotopes», a-t-il ajouté.
Comme Ahmadinejad dimanche, Ali Ashgar Soltanieh a toutefois réaffirmé que «la porte demeure ouverte» pour un échange d'uranium avec les grandes puissances, qu'il a appelées à «passer de la confrontation à la coopération» avec l'Iran. Une ligne déjà adoptée par la République islamique, qui alterne régulièrement entre un ton apaisant et la confrontation.
L'Iran est soupçonné par les grandes puissances de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil en dépit de ses dénégations répétées.