La colère de la Chine est à son paroxysme. Le président américain décide de recevoir le dalai lama pour un entretien privé à la Maison Blanche. Déjà, les relations sino-américaines sont affectées par des différends sur le libre échange commercial, le taux d'échange, la censure sur Internet et les droits de l'Homme. Le projet de vente d'armes américaines à Taiwan a fait monter les tensions et cette rencontre risque de les accentuer. Pékin a déjà prévenu que cette action nuirait gravement aux relations bilatérales et que des sanctions seraient prises contre les sociétés participant au contrat de défense à Taiwan. La Chine ira-t-elle au bout de ses menaces ? Quelques observateurs répondent par la négative. D'abord, plusieurs présidents américains avaient reçu, par le passé, le dalai lama s'attirant à chaque fois les critiques chinoises sans jamais de représailles concrètes. Ensuite l'interdépendance des intérêts économiques et stratégiques leur interdit de prolonger une situation de conflit permanent. La Chine a besoin des Etats-Unis pour son développement et ne pourra pas appliquer les sanctions à long terme et Washington est dans l'obligation de coopérer avec Pékin sur les dossiers internationaux préoccupants. Et on pense au nucléaire iranien et nord-coréen. L'Occident cherche un alignement de la Chine sur ses positions pour un renforcement des sanctions contre Téhéran. Ce que Pékin ne s'empressera pas de faire pour le moment, témoignant ainsi de son mécontentement et sa colère envers les Etats-Unis.