Le Temps-Agences- Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s'est dit hier très satisfait du "soutien syrien" à sa médiation pour trouver une issue à la crise politique au Liban, après un entretien à Damas avec le président syrien Bachar al-Assad. "J'ai informé (M. Assad) de l'initiative arabe. Je suis extrêmement content du soutien que j'ai reçu", a déclaré M. Moussa lors d'une conférence de presse. Selon lui, il existe au Liban "un problème à dimensions multiples, que ce soit au sujet du gouvernement d'union nationale ou du tribunal" international qui doit être mis sur pied pour juger les assassins présumés de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. "Nous avançons pour parvenir à une entente libanaise" sur ces sujets, a-t-il affirmé. "Le président syrien a exprimé son soutien aux efforts d'Amr Moussa et à son initiative (...) pour l'instauration de la sécurité et de la stabilité au Liban sans aucune intervention étrangère", a indiqué de son côté le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem lors de la conférence de presse. Les questions du tribunal international -en tête des priorités de la majorité antisyrienne libanaise, soutenue par l'Occident- et la formation d'un gouvernement d'union nationale dans lequel l'opposition réclame un droit de veto sont au centre de la crise actuelle. Celle-ci avait éclaté à la mi-novembre avec la démission de six ministres proches de Damas. Persuadé que la solution de la crise libanaise sera régionale, M. Moussa s'est félicité du "soutien du président Assad" mais aussi de "celui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, et de tous les pays arabes". L'appui des pays arabes "consolide l'action (de la Ligue arabe) en faveur de l'entente libanaise et pour trouver une issue au problème", a lancé M. Moussa. M. Moussa, qui effectue un troisième round de médiation au Liban, a indiqué avant-hier, qu'il était en contact avec les dirigeants iraniens qui allaient "envoyer un émissaire spécial au Liban". En début de semaine, Bachar al-Assad s'était rendu à Moscou pour une visite axée sur la crise libanaise, suivant de quelques jours celle du Premier ministre libanais Fouad Siniora. Le président syrien, dont le pays est dans le collimateur des Etats-Unis qui lui demandent de modifier sa politique régionale, a reçu avant-hier soir, à Damas deux sénateurs américains influents. Il a réitéré auprès d'eux sa "volonté permanente" de voir la paix entre Arabes et Israël s'instaurer au Proche-Orient. "Le président Assad a indiqué qu'il était prêt à rechercher un terrain d'entente et à explorer des dossiers d'intérêt mutuel", ont affirmé dans un communiqué commun les sénateurs démocrates John Kerry et Christopher Dodd, à l'issue de leur entretien de deux heures avec M. Assad. M. Kerry, ancien candidat à la présidentielle, et M. Dodd ont précisé qu'ils avaient insisté sur trois dossiers: le contrôle des frontières avec l'Irak pour arrêter les flux de financement, d'armes et d'insurgés dans ce pays, l'arrêt du soutien en fonds et en armes apporté par la Syrie au Hezbollah, au Hamas et à d'autres organisations, et le respect de l'intégrité territoriale et politique du Liban. Après ses entretiens avec le président Assad et M. Mouallem, Amr Moussa a rencontré le vice-président syrien Farouk al-Chareh. Il devait ensuite retourner au Liban.