Après l'avertissement sans précédent lancé, au mois de février, par la communauté scientifique sur l'ampleur du changement climatique en insistant sur la responsabilité humaine dans le réchauffement de la planète, les entreprises industrielles maghrébines et européennes semblent de plus en plus conscients et convaincus de l'importance de la composante « environnement » dans leurs milieux de production. A cet égard, Maghrébins et Européens ont plaidé pour la mise en place d'une politique environnementale commune et efficace en vue de réduire les effets néfastes des rejets industriels et des émissions polluantes sur le patrimoine naturel, l'objectif étant de garantir un développement durable dans la région. Ils ont recommandé, à cet effet, d'adopter des législations rigoureuses pour la préservation de l'environnement et d'instituer au profit des entreprises industrielles des incitations pour encourager la sauvegarde de l'environnement. Réunies, récemment à Tunis, dans le cadre d'une rencontre de partenariat autour du thème "des opportunités innovantes pour la préservation de l'environnement", près d'une centaine d'entreprises maghrébines et européennes opérant dans le domaine de la gestion environnementale (gestion des déchets, exploitation des énergies renouvelables, assainissement, qualité de l'air, traitement des eaux usées, certification, conseils,...) se sont engagées à échanger les expertises et à saisir les opportunités de partenariat offertes dans la région. Cette rencontre, qui a comporté des communications sur "la situation environnementale actuelle et les opportunités d'intervention pour les bureaux d'études et de services environnementaux", "les programmes de financement en faveur de l'environnement" et "les projets de développement durable dans le région MENA", a constitué un laboratoire pour l'échange d'idées, de savoir faire et d'expériences en vue d'impulser la coopération euro- méditerranéenne dans le domaine de la préservation de l'environnement et de contribuer de manière significative au développement de la région du Maghreb. M. Odeardo Como, représentant de la commission européenne à Tunis, a évoqué les actions réalisées par l'Union européenne dans les différents pays de la région en matière de protection de l'environnement. Concernant la Tunisie , l'UE a contribué à la réalisation des études d'aménagement d'une station de dessalement d'eau de mer à Djerba et de gestion des déchets solides. Les participants ont mis l'accent sur l'importance de la coopération euro-maghrébine pour propulser la mise à niveau environnementale dans la zone euroméditerranéenne et sur la nécessité de consolider l'alliance publique-privée pour la protection de l'environnement. Ils ont insisté, également, sur la nécessité de développer le partenariat bilatéral et multilatéral entre les pays de la région pour assurer un environnement propre aux nouvelles générations et ce à travers la mobilisation de ressources financières et humaines. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a fait valoir qu'au rythme des politiques actuelles, les émissions mondiales de gaz à effet de serre allaient encore "augmenter de 50% d'ici 2030 et plus que doubler d'ici 2050". Fruit des études croisées de plusieurs milliers de scientifiques, le pronostic livré, à propos du réchauffement de la planète, aboutit à une perspective de +1,8 à + 4°C d'ici la fin du siècle par rapport à la période 1980-1999. Sont ainsi directement mis en cause les gaz à effet de serre (dont le dioxyde de carbone, CO2, est le principal) envoyés dans l'atmosphère par les sociétés énergivores en pétrole, gaz et charbon depuis le début de l'ère industrielle. A titre indicatif, une seule batterie rejetée de manière irrationnelle, pollue, en moyenne et à elle seule, un mètre cube de terre et 400 litres d'eau.