Le Temps-Agences- Le gouvernement de l'Autorité palestinienne a tenu sa réunion hebdomadaire hier à Al-Khalil afin de protester contre la décision d'Israël d'inscrire à son patrimoine deux lieux saints de Cisjordanie occupée. Cette réunion a été organisée à Al-Khalil pour exprimer "le rejet absolu" du gouvernement palestinien de la décision israélienne, a déclaré le Premier ministre palestinien Salam Fayyad. "Ces monuments sont sur les territoires palestiniens occupés depuis 1967, et c'est la même terre sur laquelle nous allons établir un Etat palestinien indépendant", a-t-il déclaré aux journalistes après la réunion de son gouvernement. Al-Khalil a été la semaine dernière le théâtre d'affrontements sporadiques entre jeunes palestiniens et soldats israéliens, intervenus après l'annonce par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de son intention d'ajouter le Caveau des Patriarches, à Al-Khalil, et le Tombeau de Rachel, à Beïtlahm, à la liste des sites historiques d'Israël dans le cadre d'un programme de restauration. La décision controversée de Netanyahu, qui a promis de garantir "une liberté complète de culte" à toutes les religions, a été condamnée par la communauté internationale, y compris les Etats-Unis alliés d'Israël. Le mouvement Hamas, en conflit ouvert avec l'Autorité palestinienne, a également dénoncé les mesures israéliennes et a voulu tenir hier une réunion spéciale à Ramallah (Cisjordanie) des parlementaires à propos d'Al-Khalil, mais il en a été empêché par les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne dominée par le mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas. "Nous avons convoqué cette réunion pour discuter des menaces israéliennes contre les lieux saints musulmans, mais quand on a tenté d'entrer dans la salle, la porte était fermée à clé", a déclaré à la presse Aziz Doweik, le président du Parlement palestinien dominé par le Hamas. "Nous condamnons ceux qui nous ont empêché de tenir cette session". Plus de 160.000 Palestiniens vivent à Al-Khalil, une des plus grandes villes palestiniennes de Cisjordanie dont l'armée israélienne s'est en partie retirée en 1998. Al-Khalil vit sous tension permanente en raison de la présence de quelque 600 colons installés au cœur de la cité. La réunion du gouvernement palestinien intervient par ailleurs au lendemain de heurts violents à Al-Qods autour de l'esplanade des Mosquées, autre lieu saint de l'islam, entre la police israélienne et des dizaines de Palestiniens.