Le Temps-Agences- La France et le Royaume-Uni sont convenus d'accroître leur coopération dans le nucléaire militaire tout en conservant leur indépendance en matière de dissuasion, a annoncé hier le Premier ministre britannique Gordon Brown. Evoquant sa rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy à Londres, Brown a indiqué: "Nous avons convenu d'un niveau de coopération qui est, je pense, plus important que ce que nous avions auparavant". "Mais nous allons conserver, tout comme la France, l'indépendance de notre pouvoir de dissuasion nucléaire", a-t-il ajouté lors d'une intervention devant la presse internationale. Le Premier ministre était interrogé sur un article du quotidien The Guardian qui affirme dans son édition d'hier que Paris a proposé à Londres de créer une force de dissuasion conjointe en se répartissant des patrouilles sous-marines. Le Royaume-Uni aurait cependant rejeté l'idée, la jugeant politiquement inacceptable, selon le journal. "Nous avons évoqué l'idée de partager la permanence à la mer dans le cadre d'une discussion plus large concernant le partage des tâches de défense", a déclaré un responsable français au journal. La dissuasion des deux pays est basée sur un système de "permanence à la mer", qui prévoit qu'en permanence au moins un sous-marin nucléaire lanceur d'engin (SNLE) soit immergé. Un responsable britannique a confirmé au Guardian la démarche française, mais indiqué qu'elle risquait de déclencher l'indignation en Grande-Bretagne en pleine campagne électorale, en vue des législatives prévues le 6 mai. Gordon Brown n'a pas donné plus de précisions sur la coopération entre les deux pays, soulignant simplement qu'elle se situait "à son plus haut niveau".