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Conflit libyen : mise en péril de la flotte française
Publié dans Tunisie Numérique le 15 - 06 - 2011

Depuis plus de trois mois, le porte-avions Charles de Gaulle est déployé au large de la Libye, ses avions intervenant quotidiennement contre les forces du colonel Kadhafi. Cette mission, brillamment exécutée par les marins français, fait suite à un déploiement de quatre mois en océan Indien en début d'année. Ce qui pose, bien évidemment, la question de la disponibilité de l'unique porte-avions de la Marine nationale française. Car, avec une activité aussi soutenue, le bâtiment épuise un potentiel qui devait être consommé sur une plus longue période. « Nous consommons de façon intensive un potentiel qui devait l'être progressivement. La question qui me préoccupe c'est de savoir, quand nous aurons consommé le potentiel, comment le régénérer. Nous n'avons pas de problème de matériel, d'argent et d'armement. Clairement, aujourd'hui, notre limite est la ressource humaine. Car nous tirons sur un certain nombre de marins qui ne sont pas tous relevables », observe l'amiral Pierre-François Forissier, chef d'état-major de la marine. Certes, en cas d'évènement, l'outil aéronaval est fait pour pouvoir, dès le coup de sifflet politique, intervenir au plus vite et au plus près de la zone de crise. Mais, avec la crise libyenne, on voit bien que cette capacité est un peu comme un fusil à cartouche unique. Une fois le tir effectué, il faut un temps de rechargement et, durant cette période, il n'est pas question de tirer de nouveau. En clair, si après la Libye une nouvelle crise survenait, la France devrait se passer durant un certain temps de son groupe aéronaval, ou bien ne l'utiliser qu'à capacités réduites, c'est-à-dire pour faire de la figuration ou de la gesticulation politique. Or, suivant l'intensité d'un éventuel conflit, cela pourrait dans certaines zones être très problématique.
« Avec les opérations, le système de formation s'arrête »
Par le passé, certains porte-avions français ont tenu très longtemps en opérations. Ainsi, le Clemenceau est resté déployé 14 mois dans le cadre de la mission Prométhée (1987/1988) dans le golfe Persique lors de la guerre Iran/Irak. Mais, à l'époque, la France comptait aussi le Foch qui, pendant que son sistership était au loin, continuait d'assurer l'entrainement et les qualifications des jeunes pilotes, mais aussi des mécaniciens des flottilles, au large de Toulon. Ce second porte-avions pouvait aussi, le cas échéant, remplacer le premier, comme cela s'est vu en ex-Yougoslavie où le Clemenceau et le Foch sont intervenus à tour de rôle. « C'est le problème de n'avoir qu'une seule plateforme. Avec les opérations, le système de formation s'arrête et le vivier de se régénère pas. Or, avec les compétences humaines, on ne peut pas bricoler », estime le patron de la flotte française. Actuellement, une grosse vingtaine de jeunes pilotes, ayant terminé leur formation initiale aux Etats-Unis, est en attente de qualification sur le Charles de Gaulle, dont la campagne de formation prévue en mai a été reportée. Au mieux, elle se déroulera en octobre. Si, bien entendu, les opérations en Libye ne s'éternisent pas.
Une longue période nécessaire pour régénérer le potentiel
Car c'est bien là que réside la grande incertitude et le casse-tête auquel fait face la marine. Si les frégates, les sous-marins et les pétrolier-ravitailleurs peuvent – et sont – relevés au large de la Libye, le Charles de Gaulle doit rester en poste. Dans l'absolu, le porte-avions peut tenir encore de nombreux mois sur zone. Mais, à l'issue, il faudra régénérer le personnel et, également, mener des opérations de maintenance. Or, plus le temps passe et plus le délai de régénération sera long. Actuellement, l'état-major de la Marine nationale estime qu'à l'issue de cette mission, il ne faut pas compter sur un nouveau déploiement du groupe aéronaval français durant 6 à 8 mois. Et le problème devrait s'amplifier à partir de l'été. « Si nous passons le cap de l'été, tous les 15 jours, nous prendrons un mois dans la vue. En clair, si le porte-avions devait rester en opération jusqu'à la fin 2011, il ne travaillerait pas en opération durant toute l'année 2012 ».
Plus que jamais, la problématique du second porte-avions est donc posée, même si la décision de réaliser ce bâtiment ne doit pas se faire au détriment des autres composantes de la marine, qu'il s'agisse des frégates, des sous-marins ou des unités logistiques.
Obtenir un PA2 sans sacrifier les autres programmes
Rue Royale, on craint en effet que, si la décision de construire un second porte-avions est prise, les investissements consentis se fassent en ponctionnant des budgets sur d'autres programmes. « Le second porte-avions est un besoin, c'est un fait. Mais est-il abordable ? Si nous n'avions pas été confrontés à la crise économique, il serait sans doute en construction. Le problème est qu'aujourd'hui, nous n'avons rien à échanger pour réaliser ce navire. C'est pourquoi le PA2 n'est pas ma priorité première. Ma première priorité, ce sont les frégates, pour lesquelles nous avions un programme de 17 FREMM qui a été réduit à 11. Nous avons donc déjà méchamment subi la lame de la faucheuse et il ne sert à rien d'avoir deux porte-avions si nous n'avons que 9 frégates. Je ne serai d'ailleurs rassuré que lorsque la 11ème flottera », explique l'amiral Forissier.
L'autre priorité du CEMM est, en parallèle, que le programme des 6 nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque du type Barracuda soit mené à son terme. Malgré quelques menaces, le maintient en l'état de ce programme a été acquis à cause de la dissuasion nucléaire et de la nécessité d'assurer un vivier d'équipage pour les 4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (chaque SNA ou SNLE dispose de deux équipages, au moins un bâtiment de chaque type étant en permanence en arrêt technique). « Nous ne pouvons pas assurer la permanence de la dissuasion nucléaire à moins de 6 SNA. Car il faut 7 équipages de 115 hommes pour les 4 SNLE. C'est-à-dire deux équipages par sous-marin opérationnel, plus un équipage pour le tuilage. Or, je ne sais pas entretenir ce nombre si je n'ai pas 10 équipages de 65 marins pour 6 SNA. Si le nombre de SNA était réduit à 5, je n'aurais plus que 4 bâtiments opérationnels et donc 8 équipages seulement. Si je n'ai pas 6 Barracuda, je n'ai donc plus de dissuasion ».
Par conséquent, alors qu'il faut également prévoir rapidement le remplacement des avisos et patrouilleurs, puis des frégates de surveillance (18 nouveaux bâtiments seraient nécessaires), ainsi que des ravitailleurs vieillissants (4 nouveaux navires logistiques sont en projet) et des chasseurs de mines, la réalisation éventuelle d'un PA2 ne peut être obtenue en sacrifiant d'autres composantes de la marine, au risque de fragiliser l'ensemble de l'édifice.


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