Le-Temps-Agences- La campagne des régionales s'achève sur une semaine d'entre deux tours marquée, à gauche, par des fusions de listes opérées sans couacs majeurs - à trois exceptions près - et, à droite, par une tentative de mobilisation tous azimuts. Ultrafavorite, la gauche - qui gère, depuis 2004, 20 des 22 régions métropolitaines - espère confirmer, voire dépasser son score du premier tour grâce à de bons reports de voix. En grande difficulté, la majorité présidentielle mise, elle, sur une victoire - serrée - en Alsace et en Corse, les deux régions qu'elle gère actuellement, pour sauver l'honneur. Elle pourrait aussi se consoler en outre-mer avec un jeu ouvert en Guyane et à la Réunion et les positions plutôt favorables de leurs candidats: Rodolphe Alexandre (un divers gauche rallié à Nicolas Sarkozy) et Didier Robert (UMP) qui a ses chances, à la Réunion, pour détrôner le communiste Paul Vergès. Au total sur les 25 régions - en Guadeloupe, Victorin Lurel (PS) a été élu au premier tour -, on comptera 17 triangulaires - 12 avec le Front national, une avec Europe Ecologie, une avec le Front de gauche-NPA, une avec le Modem en Aquitaine ainsi qu'en Martinique et à la Réunion), 7 duels et une quadrangulaire en Corse. La Corse, où François Fillon a effectué son dernier déplacement, vendredi, pourrait-elle basculer à gauche? Dans un dernier sondage, la liste du PRG Paul Giacobbi, derrière lequel les trois autres listes de gauche se sont ralliées, prenait un léger avantage sur celle du sortant (UMP), Camille de Rocca Serra. Alors que les espoirs de l'UMP - en Franche-Comté, Basse Normandie, Centre, Champagne-Ardenne - semblent s'éloigner, l'Alsace, bastion de droite, reste la grande inconnue du second tour. Sonnés par les résultats du premier tour, devancés nettement par le PS (29,5% contre 26,3%), l'UMP et ses partenaires ont jeté toutes leurs forces dans la fin de campagne pour mobiliser. La droite, unie dès le premier tour, ne bénéficiant a priori que de très faibles reports de voix, ses appels vont aux abstentionnistes, aux écologistes et aux électeurs du FN. Dans les meetings, les candidats, responsables de l'UMP et le Premier ministre ont ainsi vendu le Grenelle de l'environnement pour tenter de grappiller quelques voix d'électeurs d'Europe Ecologie et, surtout, ont ressorti la vieille ficelle de l'insécurité pour séduire à l'extrême droite. Au point de commettre un gros impair: Fillon ayant annoncé le décès d'un policier victime d'une «violence barbare»... sorti du coma. Le Premier ministre «se déshonore», attaque Martine Aubry qui l'accuse de «récupérer des actes de violence et des drames à des fins politiques». Seule réserve dans laquelle l'UMP pourrait puiser, les abstentionnistes de droite. Après le taux record d'abstention, dimanche dernier (53,67%), le sursaut n'est pourtant pas pronostiqué par les sondages. Selon une étude CSA pour Aujourd'hui en France/Le Parisien parue vendredi, plus d'un Français sur deux (55%) pourrait ne pas se rendre aux urnes.