Le Temps-Agences. Hier, à l'heure où nous mettions sous presse selon les dernières estimations, plus d'un électeur sur deux s'est abstenu de voter. Moins de 50% de participation, ce serait une première pour des élections régionales en France depuis 1986, année de naissance de ce scrutin. Plus de 44 millions d'électeurs étaient invités à désigner leurs conseillers régionaux hier, à l'occasion du premier tour de ce scrutin, pour lequel la gauche partait favorite, et qui vient d'avoir lieu dans un contexte marqué par la regression de la popularité de Nicolas Sarkozy. Selon un sondage publié à 18h, 52,5% des français n'ont pas voté hier. Les électeurs boudaient les urnes à Paris (31,38% de participation contre 43,10% il y a six ans), dans les Bouches-du-Rhône (37,40% contre 50,77%) et dans une moindre mesure dans le Rhône (36,99% contre 45,83%). L'enjeu du scrutin est la désignation pour quatre ans des nouvelles assemblées dans les 26 régions de France avec l'outremer, dont deux seulement sont actuellement gérées par la droite (Alsace et Corse). Dans la grande majorité des communes, les bureaux fermeront à 18H00. Dans les grandes villes, ils pourront rester ouverts jusqu'à 19H00 (Rennes, Caen, Dijon ...) ou 20H00 (Paris, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Nantes ...). Les principaux leaders politiques avaient déjà voté à la mi-journée, Nicolas Sarkozy accompagné de son épouse dans un lycée parisien, le Premier ministre François Fillon à Solesmes (Sarthe), où il est conseiller municipal depuis 2001, Martine Aubry (PS) dans le vieux Lille et François Bayrou (MoDem) à Pau. "J'attends sereinement le vote, avec la satisfaction du travail accompli", a déclaré Ségolène Royal, présidente sortante (PS) de Poitou-Charentes, attendue par une vingtaine de cameramen et photographes pour déposer son bulletin dans l'urne à Melle (Deux-Sèvres). "Pour exprimer son mécontentement il faut voter", a dit Marine Le Pen (FN) après avoir voté dans une école d'Hénin-Beaumont, son fief dans le Pas-de-Calais. L'élection se joue en deux tours, au scrutin de listes. Pour concourir au second tour, il faudra avoir recueilli 10% des suffrages dimanche. Les listes qui auront obtenu entre 5 et 10% pourront fusionner avec une liste présente le 21 mars. Le PS et Europe Ecologie, annoncé comme la troisième force politique au niveau national, auront donc jusqu'à mardi pour négocier leurs listes communes. Ce jour-là à 18H00, les listes du deuxième tour devront être déposées en préfecture. En revanche, l'UMP, qui a fait l'union dès le premier tour avec le Nouveau centre (NC), le MPF et CPNT, devrait déposer les mêmes listes qu'au premier tour. Huit membres du gouvernement Fillon (dont un NC) briguent une présidence de région et douze autres figurent sur une liste.