Le Temps-Agences- Des cortèges de manifestants plutôt étoffés ont défilé hier dans les régions à l'appel de la plupart des syndicats pour pousser le gouvernement à infléchir sa politique sociale, un mouvement qui entraînait assez peu de perturbations sauf dans les écoles. Convoquée deux jours après la sévère défaite de la majorité aux élections régionales, cette journée d'action interprofessionnelle est organisée par les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires (syndicats Sud et autres) et Unsa (autonome), avec 180 rassemblements dans toute la France. A Nantes, au moins 10.000 personnes parcouraient les rues de la ville, selon la CGT, la police n'ayant encore aucun chiffre disponible. Elles étaient 7.000 au Mans, selon la police, 2.000 à Vannes, selon les syndicats. A Rennes, la mobilisation semblait moins forte. Dans le Centre-Est, on a recensé 10.000 manifestants à Lyon, 5.000 à Grenoble, 4.400 à Saint-Etienne, 2.500 à Roanne (Loire), selon la police. Les syndicats avancent les chiffres de 15.000 à Lyon et Grenoble, 10.000 à Saint-Etienne et Roanne. A Clermont-Ferrand, où ils étaient entre 5.600 et 10.000, de nombreux salariés du privé (Michelin, Limagrain, Volvic, Alcan, Valeo) étaient en tête du cortège. Dans l'Est, entre 3.000 et 3.200 personnes, dont des salariés du champagne, sont descendues dans la rue à Reims, selon les sources. Dans le Pas-de-Calais, 1.200 personnes ont manifesté à Boulogne-sur-mer, et 900 à Calais, selon la police. A Angoulême, police et organisateurs donnent des estimations très divergentes (3.000 d'un côté, 15 à 20.000 personnes de l'autre). Dans l'Education nationale, les enseignants du primaire se sont assez fortement mobilisés. Ils étaient 29,8% à faire grève dans les écoles, selon le ministère, et 52% d'après le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire. Ces taux sont nettement supérieurs aux deux précédentes journées de grève des 21 janvier et 24 novembre. Les enseignants du secondaire ont été moins nombreux à observer le mouvement (14,9% de grévistes selon le ministère, plus de 40% selon le SNES). Les transports ont été moyennement affectés par les préavis de grève, qui n'ont provoqué aucune pagaille. Les trains circulaient conformément aux prévisions, soit 65% des TGV, de 35% à 75% des TER, 50% des Transiliens, et de 50% à 60% des Corails. Les quatre syndicats représentatifs appelaient à la grève. En province, les transports urbains étaient peu affectés dans la majorité des cas. Les principales perturbations concernaient Clermont-Ferrand, Lille, Cannes et Nice ainsi que Pau. Participation modeste à La Poste où seuls 11,45% du personnel ont cessé le travail, selon la direction. Pour ce premier rendez-vous revendicatif depuis le 7 octobre, les syndicats sont partis en ordre dispersé. FO a organisé son propre défilé dans la capitale (quelques milliers de manifestants). CFTC (sauf à La Poste) et CFE-CGC ne participent pas au mouvement. Bernard Thibault (CGT) réclame "des inflexions sur les orientations économiques et sociales". Pour le leader de la CFDT François Chérèque, cette journée doit servir à "remettre à l'ordre du jour les problèmes sociaux", alors que le climat social est "explosif".