Le Temps-Agences - Hosni Moubarak a jugé impossible la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes sans l'instauration préalable d'une paix durable. "Nous avons des peuples qui vont nous tenir responsables et comptables, nos peuples ne sont pas endormis. Si les peuples de la région voient qu'il y a une normalisation alors qu'il y a encore des territoires qui sont occupés, là nous aurons vraiment de très graves problèmes", a jugé le président égyptien à l'issue d'un entretien à l'Elysée avec Jacques Chirac. "Je pense qu'il ne sera pas possible de normaliser les relations avant que la paix ne s'instaure entre les pays arabes et Israël", a-t-il affirmé. Israël étudie la possibilité de participer, sous l'égide des Etats-Unis, à des discussions avec un groupe de travail de la Ligue arabe en vue de parvenir à un accord d'échange de territoires contre la paix. Cette initiative "territoires contre paix", réactivée au sommet arabe de Ryadh, offre une normalisation des relations israélo-arabes en échange d'un retrait de tous les territoires conquis par l'armée israélienne lors de la guerre de 1967, de la création d'un Etat palestinien et d'"un règlement équitable" de la question des réfugiés palestiniens. Outre le processus de paix israélo-palestinien, Jacques Chirac et Hosni Moubarak ont évoqué le Liban, l'Irak et l'Iran. Invitant le président français à se rendre au Caire, le raïs a estimé qu'il serait "très difficile" que la politique française au Proche et Moyen-Orient change sous le successeur de Jacques Chirac.