L'Etoile gagne mais ne se qualifie pas. A Sousse, elle était pourtant appelée à assurer une qualification que personne n'aurait qualifié d'exploit ou de prouesse si elle venait à se réaliser. Face à l'Association Sportive des Forces Armées Nationales du Niger, une équipe quoiqu'on dise entreprenante, bien organisée et conquérante, l'Etoile est retombée dans ses travers du reste récurrents. Les difficultés connues tant à Niamey qu'à Sousse relèvent en effet de facteurs endogènes que l'on ne cesse d'occulter. A vrai dire, cette Etoile que l'on a vidée de ses meilleurs éléments en si peu de temps, s'apparente désormais à une équipe en reconstruction sans qu'on ne la dote des moyens humains à même de lui permettre de rester parmi les meilleurs d'Afrique. Cela dit, l'Etoile pouvait-elle éviter cette élimination et aller plus loin dans cette coupe de la CAF? Grande interrogation à laquelle les uns et les autres répondront différemment. Pour apporter un brin de réponse à la question, disons tout simplement que la double confrontation avec l'ASFAN a révélé en effet, une équipe étoilée peu dominatrice et potentiellement mal organisée et maladroite. Sinon comment expliquer qu'à Niamey et à Sousse on assiste à des ratages monstres commis le plus souvent à cause d'une absence d'adresse manifeste. Inutile de rappeler les occasions franches dilapidées par un certain Eric Karikari Poufong, un Ghanéen dont on a outrageusement amplifié le don et l'utilité et par un Akaichi visiblement mal en point au plan psychologique. Inutile aussi de (re)signaler le comportement "errant" de la plupart des joueurs au moment où il fallait être sur tous les ballons ou encore ces erreurs de placement des éléments de la défense qui ont coûté à l'Etoile les deux buts encaissés à l'aller comme au retour du même endroit, côté Belgacem Tenniche. Absence de maîtrise technique. Hamberg le sait peut-être autant que la plupart des observateurs. Son équipe, dont il dit qu'elle "progresse d'une manière extraordinaire à l'entrainement", trouve du mal à s'imposer dans le match même si l'adversaire n'est pas du genre poids lourd. Ceci a été vérifié à l'aller comme au retour et l'Etoile de se montrer incapable d'assurer un ascendant sur l'adversaire à cause, faut-il le dire, d'un déficit technique manifeste. Du coup, l'Etoile ne parvient ni à maitriser son sujet ni l'adversaire. Et, il n'est pas surprenant de voir l'Etoile à chaque fois piégée par moins fort qu'elle même à domicile. En effet, on a vu des Nigériens se permettre de faire ce que bon leur semble en se payant le luxe d'aller mettre en danger la défense de Jmel à plus d'une reprise et de poser bien des problèmes à Balbouli. On nous dira que cette formation de l'ASFAN compte sept joueurs internationaux. Soit, mais ceux-ci ne peuvent être de la même qualité que celle de leurs voisins nigérians dont ils ont éliminé paradoxalement une équipe avant de rencontrer l'Etoile. Mais ceci n'enlève rien du mérite des coéquipiers de Mohamed Aboubacar qui, sans complexes ont écarté de leur chemin une Etoile pas tout à fait au sommet de son art faute de vrais artistes. "Nous y avons cru après le but de Niamey" Omar Seydou, l'entraineur de l'ASFAN, sans se parer des plumes d'un paon, trouve "exaltant d'avoir eu le dernier mot devant une grande équipe, l'Etoile". Seydou affirme avoir dit à ses joueurs de croire en leurs chances :"Après le but obtenu à domicile, on ne pouvait s'empêcher de nourrir des ambitions certes mesurées mais légitimes. J'ai demandé à mes joueurs d'évoluer sans peur ni complexes et le résultat viendra de lui même". Et bien, Omar Seydou, en bon militaire, a vu juste même si le foot n'est pas la guerre. "On ne peut aller plus loin..." Pour Hamed Kamoun, le président de l'Etoile, la franchise est synonyme de constat d'échec. En effet, dans une déclaration faite au micro d'une radio régionale, Kamoun affirme :" avec un effectif pareil, l'Etoile ne peut aller plus loin ni dans la compétition africaine ni dans le championnat local". Les propos de Kamoun, s'ils en disent long sur les limites de l'équipe ont constitué selon certains observateurs un aveu d'échec dont il faut se relever au plus vite. Quoiqu'il en soit, l'Etoile au vu des deux rencontres livrées à l'ASFAN ne peut s'estimer ni frustrée ni lésée et elle ne peut en vouloir qu'à elle même.