Trois jeunes hommes ont profité de l'absence des résidents d'une maison de campagne située dans une région proche de la capitale, pour y accéder et mettre la main sur des bijoux, ainsi qu'une somme d'argent appartenant à la maîtresse de céans. Le lendemain, ils se sont rendus auprès d'un certain S à qui ils ont vendu les bijoux contre la somme de 750 dinars qu'ils se sont partagée entre eux. Dès qu'il est rentré chez lui, le propriétaire de la maison s'est rendu compte que des voleurs se sont introduits chez lui par effraction. Il a constaté la disparition des bijoux ainsi que la somme de 1.000 Dinars. C'est du moins le contenu de la plainte qu'il a déposé auprès du commissariat de police de la région. Il n'a pas fallu longtemps aux agents de l'ordre pour arrêter les voleurs. Au cours de l'enquête il s'est avéré que deux d'entre eux sont encore mineurs et doivent être jugés par un tribunal d'enfants. Le troisième, adulte a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance d Tunis. Accusé d'avoir commis un vol à l'intérieur d'un domicile. Au cours de l'enquête préliminaire, les deux accusés enfants ont avoué avoir pris la somme de 1000 Dinars et qu'ils ont vendu les bijoux à un certain S. Ce dernier reste introuvable. L'inculpé adulte a comparu devant le juge en état d'arrestation. Interrogé, il a nié avoir participé au vol de la maison indiquant que c'est grâce au témoignage d'un des deux enfants arrêtés qu'il se trouve au box des accusés. Il a déclaré que cet enfant est en conflit continu avec lui depuis quelques temps et qu'il ne rate aucune occasion pour l'accabler. Il a déclaré que l'enfant est son cousin et qu'à la suite de différents familiaux, il lui en veut terriblement. La parole fut donnée à l'avocat qui, lors de sa plaidoirie s'est posé plusieurs questions au sujet de l'inculpation de son client. Il a déclaré que son client a été arrêté plusieurs semaines après l'arrestation des deux enfants et que c'est suite au témoignage de l'un d'eux qui s'est avéré être son cousin, qu'il a été inculpé. Le témoignage d'inculpé contre inculpé ne pourrait être pris en considération que lorsqu'il est consolidé par des éléments extérieurs à savoir des preuves matérielles. Rien n'a été trouvé chez son client. Aucune somme d'argent. Aussi le témoin est son cousin paternel et il y a des désaccords dans la famille. C'est la raison pour laquelle et dans le but de nuire à son cousin qu'il a fait cette accusation calomnieuse. Le même jeune homme, interrogé par le juge d'enfants s'est rétracté en déclarant n'avoir pas commis le vol, alors comment pourrait-on prendre en considération son témoignage contre mon client ? Pour toutes ces raisons, l'avocat a demandé l'acquittement de son client. Après délibérations, le tribunal n'a pas suivi la thèse de la défense , puisqu'il a condamné l'inculpé à une peine de 2 ans de prison ferme.