Avec une importante affluence de représentants d'organismes patronaux et de décideurs politiques d'une vingtaine de pays africains, les travaux de la « Rencontre de Partenariat Afrique Tunisie » ont été inaugurés, jeudi 15 février, par M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, au siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (Utica). Portant essentiellement sur les perspectives de développement du secteur des services entre les opérateurs tunisiens et leurs homologues africains dans ce secteur à forte valeur ajoutée, la majorité des interventions lors de cette séance inaugurale se sont essentiellement focalisées sur les capacités dont regorge le secteur des services en Tunisie, ainsi que les possibilités existantes pour le développement des relations de la Tunisie aves les représentants des pays africains. « Les services représentent un secteur important qui ne cesse de se développer à un rythme plus soutenu que d'autres secteurs » a affirmé M. Ghannouchi au prélude de son intervention, un secteur qui a assuré le progrès social et économique de pas mal de pays de part le monde « les pays membres du G7 disposent, à titre d'exemple, d'un secteur de services fort, représentant dans certains cas 70% de leur PIB » a indiqué M. Ghannouchi qui a aussi souligné que « cette rencontre suscite l'intérêt de pas mal de pays de parts les opportunités d'affaires qui peuvent découler des contacts directs entre les hommes d'affaires de nos différents pays ». Evoquant le patrimoine de ce secteur en Tunisie, le premier ministre a signalé que la composante marchande du secteur des services représente aujourd'hui 43% du PIB, tout en contribuant à 26% des exportations. L'objectif annoncé par le programme présidentiel 2009- 2014 est de porter la contribution des services à plus de 50% du PIB et à plus de 30% des exportations. Les technologies de l'information et de la communication, la santé, la logistique et les services financiers sont les secteurs qui devraient bénéficier du statut prioritaire. Cette ambition devra se traduire par des entreprises performantes dans les études, ce qui permettrait aux flux d'exportations d'atteindre la barre de 50 millions de dollars. Aucune autre occasion n'aurait être meilleure que cette rencontre pour inviter les décideurs et hommes d'affaires africains à bénéficier de l'expertise tunisienne en matière de services. Une invitation qui va au point de mire avec l'ambition de la Tunisie d'être un hub dans différents secteurs notamment les services et les finances. Et c'est dans cette même logique que M Ghannouchi a précisé l'intention de la Tunisie « à aller de l'avant, sur la voie de l'établissement d'un partenariat fécond, un partenariat durable, mutuellement avantageux, avec tous les pays africains, que ce soit dans le cadre bilatéral, ou dans le cadre de la coopération triangulaire ».
Des accords susceptibles de concrétiser les ambitions L'intervention du Premier ministre n'a été seulement riche en consignes, mais aussi en informations qui traduisent la volonté de la Tunisie à aller encore plus en avant dans ses ambitions africaines. « La forte volonté qui nous anime né de notre conviction du nouvel élan que nos relations peuvent avoir. L'important potentiel d'échanges entre la Tunisie et l'Afrique nous parait un partenariat viable ». Et c'est dans cette même optique, que le premier ministre a annoncé que « la Tunisie s'apprête à signer, prochainement, un accord commercial, d'investissement et de coopération technique avec l'union économique et monétaire ouest africaine (UMOA) ». L'accord est paraphé il y a quelques mois et compte accélérer les négociations visant l'adhésion de la Tunisie au marché commun d'Afrique orientale et australe (Comesa) ainsi que la conclusion d'un accord préférentiel avec la communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale. Ces accords, une fois signés, devraient sans doute aucun bâtir de nouvelles voies facilitant les échanges entre la Tunisie et l'ensemble des pays africains, notamment ceux Sub- Sahariens, car, et comme il a été signalé par M Hédi Djilani, Président de l'Utica « il est inexplicable qu'on soit parfois obligés de « faire le tour du monde » pour accéder d'une capitale africaine à une autre. C'est pourquoi on est appelé plus que jamais à renforcer les liaisons aériennes et terrestres interafricaines pour impulser les échanges entre nos pays ». Le Patron des patrons, a par ailleurs mis l'accent sur l'importance de la participation des bailleurs de fonds « en particulier la Banque Africaine de Développement (BAD) pour ses efforts en matière de grands projets d'infrastructure en Afrique » tout en invitant cette institution à privilégier le partenariat afro-africain et à aider le secteur privé à être plus présent et plus pertinent.