Le Temps-Agences - Les chefs du mouvement des "chemises rouges" ont affirmé hier leur détermination à poursuivre leur bras de fer avec le gouvernement thaïlandais, tout en annonçant qu'ils étaient prêts à se rendre à la police mais pas avant le 15 mai. "Le 15 mai, 24 d'entre nous se rendront. Tous les leaders", a déclaré Nattawut Saikar, l'un des principaux organisateurs des "chemises rouges". Mais il a estimé probable que les autorités n'attendront pas cette date pour tenter de déloger les milliers de manifestants qui bloquent l'un des principaux quartiers commerciaux et touristiques de la capitale depuis plusieurs semaines. "Je suis sûr que l'ordre de nous disperser sera donné prochainement", a estimé Nattawut devant la presse. Une vingtaine de responsables des "chemises rouges" font l'objet d'un mandat d'arrêt lancé par les autorités après l'instauration de l'état d'urgence le 7 avril à Bangkok. Aucun d'entre eux n'a jusqu'à présent été arrêté. La police a tenté en vain vendredi d'en interpeller certains dans un hôtel mais l'opération s'est terminée en fiasco. Après ce nouveau revers, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a annoncé vendredi soir que le chef de l'armée, Anupong Paojinda, remplaçait désormais le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban, pour les opérations visant à "rétablir la normalité" à Bangkok. Un porte-parole de l'armée a indiqué qu'une nouvelle opération était "planifiée" pour évacuer le quartier de Ratchaprasong, dont le blocus a été renforcé par les "rouges" ces derniers jours. Le pouvoir accuse des "terroristes" non identifiés de faire partie des manifestants et d'avoir participé aux violents affrontements avec l'armée qui ont fait 23 morts et plus de 800 blessés le 10 avril. Les "chemises rouges", considérés comme proches de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, réclament le départ d'Abhisit, arrivé au pouvoir de manière "illégitime" selon eux, et la tenue d'élections législatives anticipées immédiates. Le Premier ministre a jusqu'à présent exclu de démissionner et n'envisage pas d'élections avant la fin de l'année. Il est notamment soutenu par les "chemises roses", un nouveau mouvement qui a rassemblé 5.000 personnes vendredi à Bangkok et qui a prévu une nouvelle manifestation samedi après-midi.