Le Temps-Agences - L'annonce lundi de la mort du chef politique d'Al-Qaïda Abou Omar Al-Bagdadi devrait en principe élucider le mystère de ce personnage dont l'arrestation, voire la mort, a été signalée à plusieurs reprises par les autorités irakiennes. "Al-Qaïda a tenté de camoufler Abou Omar Al-Bagdadi en présentant plusieurs personnes sous ce nom mais aujourd'hui, c'est l'original", a lancé aux journalistes le chef du gouvernement Nouri al-Maliki, montrant des clichés de Bagdadi et d'Abou Ayyoub al-Masri, le chef militaire d'Al-Qaïda. Les deux chefs d'Al-Qaïda ont été tués dimanche lors d'une opération conjointe irako-américaine dans une région désertique au nord de Bagdad. Pour la première fois, l'armée américaine a confirmé ces décès et annoncé que le vrai nom de Bagdadi était Hamid Daoud Muhammad Khalil al-Zawi. Elle a ajouté qu'il dirigeait l'Etat islamique d'Irak (ISI), ombrelle d'organisations rebelles créée en 2006, et portait le titre de "Prince de la foi". L'armée américaine s'était jusque là montrée sceptique sur l'existence de Bagdadi, estimant que c'était un personnage de fiction créé à des fins de propagande. Interrogé mardi à la télévision sur l'annonce faite par les autorités le 23 avril 2009 de l'arrestation de Bagdadi, le porte-parole du commandement militaire de Bagdad, le général Qassam Atta, a assuré qu'il s'agissait alors d'une manoeuvre destinée à tromper Al-Qaïda. Un dénommé Ahmed Abed Khamis al Moujamahi avait prétendu lors de son arrestation être Abou Omar al-Bagdadi "mais les enquêteurs étaient sûrs que ce n'était pas lui", a-t-il expliqué, ajoutant qu'Al-Qaïda avait demandé à certains membres de porter ce nom pour "que le vrai ne soit pas découvert". Il reste toutefois beaucoup de zones d'ombres sur ce personnage. D'après le porte-parole du ministère irakien de la Défense, le général Mohammad al-Askari, Bagdadi avait été général de police sous l'ancien président Saddam Hussein. "Il a été arrêté début 2006 par l'armée américaine et libéré quelques mois plus tard", a-t-il ajouté, ce que semble corroborer un cliché présenté par M. Maliki où il apparaît dans la combinaison orange des détenus des camps américains, tenant une pancarte arborant le nom de Hamid Daoud Muhammad al-Zawi. Une version qui diffère de celle de la télévision officielle irakienne. Cette dernière a laissé entendre que Bagdadi avait rejoint des "organisations terroristes" en 1985 et était parti à l'étranger avant de revenir en Irak en 1991 et de se faire connaître en 2004 seulement lors de la bataille de Falloujah contre l'armée américaine. En avril 2009, le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh avait assuré que son vrai nom était Ahmad Abed Ahmad, et qu'il s'agissait d'un ex-militaire de l'époque de Saddam Hussein. ------------------------- Nouveau décompte manuel Le Temps-Agences - Le nouveau comptage des bulletins de vote dans la circonscription de Bagdad lors des élections législatives du 7 mars devrait être achevé dans deux semaines, déclare la Haute commission électorale indépendante. Dans un communiqué publié sur son site Internet, la commission précise qu'un comité a été constitué pour procéder à un nouveau décompte manuel des bulletins qui pourrait débuter dans les prochains jours. La liste laïque Irakia de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui a obtenu 91 sièges contre 89 à la coalition de l'Etat de droit (EDD) du chef du gouvernement sortant, Nouri al Maliki. Le parlement compte 325 élus. L'Onu et les Etats-Unis ont reconnu que globalement le scrutin avait été équitable et dépourvu de fraudes malgré des imperfections. L'EDD avait toutefois demandé un nouveau comptage des voix, estimant que 750.000 bulletins étaient frauduleux.