La mise en place d'une société moderne ne peut réussir sans une participation forte et active de la femme. Cette vérité a été proclamée par de nombreux réformateurs et hommes politiques en Tunisie depuis le 19ème siècle. A l'occasion de la journée des associations qui sera célébrée demain 23 avril, l'UNFT a organisé, hier, en collaboration avec le Conseil Supérieur Islamique une conférence nationale sur le thème : « la femme tunisienne à l'avant - garde des forces vives fondant une société moderne et de progrès ». A l'ouverture des travaux fort suivis de cette rencontre M. Béchir Tekari, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme a placé le débat dans son cadre en rappelant les positions de grands réformateurs comme Khéireddine Ettounsi, Cheikh Mohamed Snoussi, Abdellaziz Thaâlbi et Tahar Haddad qui ont servi de base pour le mouvement réformateur qui a appelé à la scolarisation des filles. « C'est le premier pas pour l'engagement de la femme dans la vie publique », affirme le ministre tout en rappelant les appels à la réforme de la famille vus les traditions rétrogrades qui ont bloqué la femme durant des siècles. Le Code du Statut Personnel dont la Tunisie a fêté le cinquantenaire l'année dernière est un symbole de la modernité de notre pays. La femme doit être à l'avant - garde pour défendre ses acquis, lutter contre l'enfermement, la réaction et l'extrémisme et jeter les base d'une société moderne bien enracinée dans son identité, sa culture et son patrimoine spirituel spécifique. Le rôle de la femme moderne commence à l'intérieur de la famille. Plus la cellule familiale est équilibrée, avec des relations fondées sur le respect mutuel, la modération et le sens des responsabilités communes, plus la société sera équilibrée et constructive. Grâce aux différentes réformes introduites au code du statut personnel, surtout en Juillet 1993, le concept de partenariat est introduit entre la femme et son époux, la mère et le père dans la conduite des affaires de la cellule familiale. Cette vision a placé la famille tunisienne dans le sillage des sociétés modernes. D'ailleurs les principes du Code de Statut personnel ont été élevés au rang de la Constitution en 1997. Désormais la condition de la femme fait partie des valeurs fondamentales de la République. Sur le plan politique la présence de la femme à la Chambre des députés s'élève à 22,7% alors qu'elle était de 11,5% en 1995. La Chambre des députés compte 43 femmes sur 189. A la Chambre des Conseillers, elles sont 17 femmes. Dans le gouvernement, la proportion de femmes est de 14,89%. Au Conseil constitutionnel elles sont 25%. Au Conseil économique et social 20%. Dans les Conseils régionaux, elles sont 32% et dans les Conseils municipaux 27,4%. Au sein du pouvoir judiciaire, rappelle le ministre, « la présence de la femme est de 29%. Parmi les avocats, elles sont 31% » La proportion de femmes actives est de 32%, contre 25% en 1995. D'ici à 2009, la présence de la femme sera de 30% dans les postes de responsabilité et de décision. Le ministre a réitéré les réussites de la femme tunisienne tout en appelant à la consolidation des acquis et l'immunisation de la société des courants rétrogrades.