Le samedi 24 avril 2010 était placé sous le signe de la femme. En effet, les murs de la galerie Médina accueillent jusqu'à début mai, les toiles de Soundes Blah dont le thème principal est la femme. Dans l'effervescence des coloris, l'artiste offre aux amateurs d'arts plastiques une variation de vie empreinte d'humour où couleurs et texte ouvrent les portes de l'univers particulier de Soundes Blah… D'aspect brumeux, l'œuvre semble émerger d'un brouillard de souvenir. Un souvenir incertain qui prend la forme de silhouettes diaphanes qui viennent peupler les toiles. Les femmes peintes par Soundes Blah sont des courtisanes, femmes fatales, musiciennes, danseuses ou simplement passantes anonymes d'un quotidien ordinaire. Les contours du visage s'estompent, tendent à disparaître accentuant le mystère qui entoure la femme. Pris sur le vif, les corps habitent la toile, meublent l'espace et le dynamisent. L'alliance du trait et de la couleur, souvent chaude, attise la curiosité et attire le regard. Les personnages invitent le « regardeur », comme dirait Duchamp, dans une danse singulière où l'acte pictural se meut en acte de transcendance de l'âme humaine en général et de la psychologie féminine en particulier. Les toiles sont accompagnées de petits textes. Les commentaires qu'écrit Soundes Blah en guise d'explication ou de description thématique du travail sont humoristiques. Suscitant le rire sous cape ou simplement un sourire au coin des lèvres, ces phrases en apparence anodines, portent dans leur soubassement la profondeur d'une réflexion non pas sur la condition féminine mais sur la perception de la femme dans le nouveau millénaire. Ainsi les personnages de Soundes Blah portent en elles les interrogations d'une génération de femmes émancipées. Si les visages s'estompent et que l'anonymat traduit la non identité de ces femmes, ce serait dans une perspective d'héler le spatial : ces personnages féminins n'appartiennent à aucun continent ou pays en particulier mais à tous en même temps. L'exposition de Soundes Blah est alors une mise en abîme de la femme par la femme. Grâce à sa palette chaude et saisissante, ses formes incertaines où le trait se meut en danse, Soundes Blah offre une vision charmeuse et charmante de « la muse des artistes », vision qui incite également à la réflexion sous fond humoristique où souvent le non-dit se laisse deviner entre les lignes et à travers un jeu ludique et sérieux qui s'instaure entre le coloris et les traits.