George Mitchell, émissaire au Proche-Orient du président américain Barack Obama, s'est entretenu, hier à Ramallah, avec le président Mahmoud Abbas des contours du futur Etat palestinien. "Nous nous concentrons sur les questions centrales comme les frontières et la sécurité", a déclaré à la presse le négociateur Saëb Erekat après l'entretien entre le président de l'Autorité autonome palestinienne et l'émissaire américain. "Nous espérons que, durant les quatre prochains mois, nous pourrons aboutir à une solution à deux Etats sur la base des frontières de 1967", a ajouté Erekat, faisant allusion au délai de quatre mois fixé par la diplomatie américaine pour sortir de l'impasse qui prévaut depuis la fin 2008. George Mitchell, qui est revenu mardi au Proche-Orient pour jouer les médiateurs dans les pourparlers indirects engagés ce mois-ci entre Israéliens et Palestiniens, espère que ces pourparlers dits "de proximité" finiront par déboucher dans ce délai sur des négociations directes. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, estime que l'on n'avancera pas vers un accord de paix sans face à face avec Mahmoud Abbas, mais celui-ci pose comme condition à une reprise du dialogue direct un gel préalable de la colonisation juive en Cisjordanie. Après avoir rencontré mardi soir le ministre israélien de la Défense, le travailliste Ehud Barak, George Mitchell devait revenir hier soir à Al Qods pour rencontrer aujourd'hui le Premier ministre israélien. Barack Obama a averti les deux parties qu'il les tiendrait pour responsables de toute initiative ayant pour effet de saper les efforts diplomatiques américains, mise en garde qui concerne aussi bien l'annonce de nouvelles colonies par Israël que des diatribes palestiniennes contre Israël. Il y a quelques jours, Benjamin Netanyahu a déclaré qu'il était prêt "à faire des choses difficiles" et son entourage l'a dit favorable à l'expropriation de Juifs de Cisjordanie pour permettre la construction d'une route entre Ramallah et une ville nouvelle palestinienne en cours de chantier. Quant à Mahmoud Abbas, il s'est abstenu lundi de prononcer son traditionnel discours annuel à l'occasion de l'anniversaire de la Nakba, la "grande catastrophe", née de la création de l'Etat d'Israël, en 1948.