Arthrose, arthrite, polyarthrite rhumatoïde…des rhumatismes qui nous empoisonnent l'existence. Les traitements médicamenteux ou chirurgicaux peuvent contribuer à prévenir et à mieux vivre avec des rhumatismes. Mais les crises de rhumatisme ne cessent de nous guetter et pèsent lourd sur nos épaules. Elles gâchent parfois la vie aux patients qui multiplient les consultations auprès de leur médecin généraliste, rhumatologue, ostéopathe sans trouver de solution. Ils prennent toutes sortes de médicaments, pourtant ils souffrent toujours autant. C'est dans ce cadre que le congrès de la ligue tunisienne anti-rhumatismale organisé hier et aujourd'hui à Hammamet essaie de porter des solutions à ces affections rhumatologiques et proposer un arsenal thérapeutique pour les patients souffrant de ces affections. En vieillissant, le corps se modifie et les années pèsent progressivement sur l'ossature ainsi que sur la masse musculaire. D'où ces douleurs chroniques qui ne sont pas faciles à soulager. D'où aussi l'intérêt de la rhumatologie avec tout son arsenal thérapeutique. Et comme l'a expliqué Pr Sami Bouajila chef de service de rhumatologie à l'hôpital Farhat Hached de Sousse et secrétaire général de la Ligue tunisienne anti-rhumatisme « la rhumatologie se consacre aux maladies des articulations, de la colonne vertébrale, des muscles et des os. Leur point commun réside dans le fait qu'elles empêchent le bon fonctionnement de l'appareil locomoteur, à cause de la douleur et du raidissement. La rhumatologie traite plusieurs maladies. Au niveau du squelette, elle traite les affections telles que l'ostéoporose, l'ostéomalacie, le rachitisme et au niveau articulaire, elle traite les affections dégénératives (arthrose, hernie discale…), inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, chondrocalcinose…), périarticulaires (tendinites, périarthrite…) et musculaires (myosite et claquage). Le traitement va dépendre de la maladie causale. On dispose actuellement d'un arsenal thérapeutique pour traiter ces affections. Il y a certes des avancées thérapeutiques dont la biothérapie qui coûte trop cher mais grâce à la CNAM, on arrive à une bonne prise en charge des patients ». Arthrose et obésité La rhumatologie est souvent confrontée au problème de l'obésité. Elle est reconnue comme une pathologie grave, entraînant de multiples complications et responsable d'une diminution de l'espérance de vie. Une surcharge pondérale augmente le risque de développer une gonarthrose. C'est la maladie articulaire la plus fréquente. Les premiers symptômes apparaissent généralement à partir de 40-50 ans, mais la maladie commence souvent bien plus tôt dans la vie. Le Pr Pascal Richette de l'hôpital Lariboisière à Paris a affirmé que « l'obésité aggrave la douleur et le handicap en limitant les mouvements par la masse des tissus mous. Elle entraîne donc une diminution des activités physiques. Il a été démontré que la survenue d'une arthrose du genou est directement liée à l'obésité alors que la relation n'est pas évidente en ce qui concerne l'arthrose de hanche. L'augmentation de 1 point de l'IMC entraîne une majoration de 15% de survenue d'arthrose. Un exercice modéré est recommandé contre les arthroses. On conseille souvent une activité sportive. La perte de poids augmente considérablement le confort des patients. Il est démontré que l'amaigrissement des patients arthrosiques en surpoids retarde l'évolution de la maladie ». Il est vrai que rien de pire pour nos articulations que les kilos superflus. Un régime équilibré, prescrit par un médecin, devrait aider les patients à perdre ces quelques kilos qui pèsent sur leurs articulations et sur leur silhouette. La pratique régulière d'un sport contribue aussi à prévenir les rhumatismes notamment la marche, la natation, le yoga, la gymnastique. Acupuncture et biothérapies A partir de 50-55 ans, les femmes aux antécédents familiaux sont davantage exposées que les hommes à l'ostéoporose, du fait de l'aggravation de la perte osseuse causée par la ménopause. Les mécanismes de la douleur sont toujours complexes. De la gêne persistante aux douleurs les plus sournoises qui résistent aux anti-inflammatoires, la consultation chez un rhumatologue doit se faire sans plus attendre. L'acupuncture constitue l'une des cinq disciplines de la médecine traditionnelle chinoise. Elle est de plus en plus utilisée dans notre pays dans le traitement de certaines affections rhumatologiques. « C'est une thérapie sécurisée », nous précise Dr Ezeddine Jebali Président de la société tunisienne d'acupuncture et de la médecine chinoise. Et il poursuit : « Elle est principalement indiquée dans les douleurs rhumatologiques chroniques à savoir les lombalgies communes, les sciatiques communes, la gonarthrose, les cervicalgies, l'épaule douloureuse » Face aux rhumatismes inflammatoires, les traitements ont récemment bénéficié de nouvelles armes : les biothérapies. Pr Bouajila nous souligne que « Face à la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, les rhumatismes psoriasiques ou les arthrites juvéniles, ces médicaments constituent de réelles avancées. Ces biothérapies ont permis aux malades de retrouver une qualité de vie étonnante. Elles coûtent trop cher mais elles sont de nos jours prises en charge par la CNAM ».