Les autorités yéménites ont libéré près de 300 rebelles nordistes et activistes sudistes, dans le cadre de l'amnistie proclamée par le président Ali Abdallah Saleh, a annoncé l'agence officielle Saba dans la nuit de lundi à mardi. Leur élargissement est intervenu dans le cadre de l'amnistie annoncée vendredi par le chef de l'Etat pour tous les partisans des séparatistes sudistes ou de la rébellion zaïdite, une branche du chiisme. Le président Saleh avait également proposé à l'opposition, dans un discours à l'occasion du vingtième anniversaire de l'unification du Yémen, la formation d'un gouvernement d'union nationale. Au total, quelque 800 détenus sudistes et plus de 2.000 partisans des rebelles chiites devraient être concernés par l'amnistie, selon des estimations des deux parties concernées. L'agence a appelé "tous ceux qui ont été libérés à être de bons citoyens et à respecter la Constitution et les lois dans l'exercice de leurs droits". De violents combats ont opposé les forces gouvernementales aux rebelles nordistes zaïdites, entre août 2009 et février 2010, dans le cadre d'un conflit qui a fait depuis 2004 plusieurs milliers de morts et plus de 250.000 déplacés. Le sud, qui formait avant 1990 un Etat indépendant, est pour sa part en ébullition depuis plusieurs mois sur fond de revendications politiques et sociales, ses habitants estimant faire l'objet de «discriminations de la part des nordistes» et ne pas bénéficier d'une aide économique suffisante.