SANAA (TAP) - Le futur président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a lancé dimanche soir un appel à une aide internationale pour son pays dévasté et promis d'examiner les revendications des autonomistes sudistes et des rebelles nordistes. "Les problèmes économiques demeurent en tête de nos priorités et les circonstances nous poussent à renouveler la demande aux pays frères et amis d'allouer rapidement au Yémen les fonds rassemblés par les conférences des donateurs et des Amis du Yémen", a dit Hadi dans un discours télévisé. Le vice-président yéménite a proposé "la constitution d'un fonds d'urgence pour aider le gouvernement yéménite à sortir de la crise", alors que plusieurs milliards de dollars sont nécessaires pour réhabiliter le pays selon les estimations. Hadi est le seul candidat à l'élection présidentielle de mardi, en vertu d'un accord signé le 23 novembre par le président contesté Ali Abdallah Saleh après dix mois de manifestations populaires et sous une intense pression internationale. "Le Yémen a traversé des mois éprouvants et les observateurs les plus optimistes nous ont prédit un sort semblable à celui de la Somalie", a affirmé le vice-président, rendant hommage aux monarchies du Golfe, à l'Union Européenne, aux Etats-Unis, à la Chine et à la Russie pour avoir permis la conclusion de cet accord. "Mais nous n'aurions pas pu parvenir à ce règlement si le président Saleh n'avait pas (...) fait primer l'intérêt de son pays sur toute considération de vengeance et s'il n'avait pas évité toute réaction qui aurait pu conduire le pays à la catastrophe", a-t-il encore dit. Saleh a été gravement blessé dans un attentat qui l'a visé dans son palais en juin, dont il a accusé ses opposants. Le vice-président dont l'élection est boycotté par le Mouvement sudiste réclamant l'autonomie pour le sud, et par les rebelles zaïdites—branche du chiisme—qui contrôlent une partie du nord, s'est déclaré convaincu que seul le dialogue pouvait régler les crises dans le pays. "La cause sudiste et ses répercussions, ainsi que ce qui s'est produit et continue de se produire à Saada (fief de la rébellion nordiste) sont des priorités qu'il faut examiner rapidement, à coeur ouvert et sans préjugés", a-t-il affirmé.