La jeunesse tunisienne, arabe et islamique peut être un vecteur de renouveau intellectuel et civilisationnel lorsqu'elle trouve le moyen et l'opportunité de s'exprimer plus librement. Comment, alors, lui assurer cette libre participation à l'œuvre de développement. Tel est le thème de la 3ème édition du Colloque annuel du quotidien ‘' Al Horria'', organe en langue arabe du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), dont les travaux étalés sur deux jours ont démarré, mardi 25 mai à Tunis. La rencontre est tenue en collaboration avec l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (ALECSO), l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (ISESCO), l'Union des radios arabes (ASBU), et l'Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE), sous le titre ‘' l'information et la socialisation équilibrée de la jeunesse'', et ce dans le cadre de la contribution des organisateurs à la célébration de l'Année internationale de la jeunesse (2010). Mieux cibler l'information De nombreux chercheurs et spécialistes dans le domaine de l'information et de la communication de Tunisie et d'autres pays arabes ont été invités à animer les débats, en présentant leurs idées et réflexions sur la question. Les communications faites avaient, notamment, pour sujets ‘' Ethique du dialogue dans l'information contemporaine'', ‘'Facebook, jeunesse et politique'', ‘'Jeunesse et société de l'information'', ‘'Jeunesse arabe et chaînes satellitaires'', ‘'Jeunesse et politiques de l'information'', ‘'l'éducation aux moyens d'information'', ‘'Rôle de l'information dans l'enracinement des valeurs universelles communes chez la jeunesse'', ‘'Information et participation des jeunes à la gestion des affaires publiques'', ‘'Information et socialisation équilibrée des jeunes'', ‘' La socialisation équilibrée des jeunes face à un contexte médiatique changeant'', et ‘'Droit de la jeunesse à l'information dans les pays arabes''. Ouvrant les travaux, le secrétaire général du RCD, M. Mohamed Ghariani, a mis en relief l'intérêt constant porté en Tunisie à la jeunesse, sous l'impulsion du Président Zine El Abidine Ben Ali, en partant du principe que ‘'la jeunesse constitue la solution et non pas le problème''. Or, les jeunes représentent la plus grande frange de la société sur le plan démographique, en Tunisie et dans les divers pays arabes et islamiques. Il a passé en revue les nombreuses actions et initiatives prises par la Tunisie en faveur de la promotion de la jeunesse, signalant, plus particulièrement, l'organisation de trois consultations nationales de la jeunesse, couronnées par l'adoption d'un Pacte national de la jeunesse et de la décision d'institutionnaliser ces consultations de la jeunesse, en procédant à l'organisation d'une consultation tous les cinq ans. Ces initiatives tunisiennes en faveur de la promotion de la jeunesse se sont traduites également par la création d'un Forum permanent de la jeunesse, d'un Observatoire de la jeunesse et tout récemment d'un Parlement de la jeunesse appelé à exercer les jeunes à la pratique politique et la gestion des affaires publiques. Au même moment, l'âge légal d'élire a été ramené à 18 ans. M. Mohamed Ghariani a évoqué les effets des moyens d'information et spécialement des chaînes satellitaires sur l'esprit et la personnalité en cours de formation des jeunes, insistant sur la nécessité de mieux cibler l'information à destination de la jeunesse et de repenser, à cet effet, le rôle de l'information à la lumière de son impact sur le façonnement de l'opinion publique. Il a recommandé de coller davantage aux préoccupations et aux attentes de la jeunesse afin de susciter de sa part une adhésion consciente et active à la modernité, avec l'attachement aux valeurs identitaires. Une jeunesse porteuse d'idées Les diverses interventions ont salué l'attention prêtée par les pays arabes et islamiques à la promotion de la jeunesse arabe et islamique, comme un signe de progrès et d'évolution. Une communication sur l'utilisation de l'Internet, des réseaux sociaux virtuels, à l'instar de ‘'Facebook'' et ‘' Google.com'', et des blogs, par la jeunesse égyptienne en tant qu'espaces et moyens d'expression et d'action politiques, montre que la jeunesse arabe et islamique instruite est dynamique, porteuse d'idées constructives et aspire contribuer librement au changement politique et social. De véritables mouvements et courants d'idées différents de la ligne officielle ont été initiés librement par les jeunes égyptiens grâce à ces nouveaux supports numériques. Pour les participants, la polarisation et la participation de la jeunesse sont devenues, aujourd'hui, le souci majeur des gouvernements de tous les pays du monde, développés et en voie de développement, mais il s'agit de savoir l'obtenir, loin de tout opportunisme ou paternalisme politiques, à même d'augmenter sa désaffection et son indifférence. A leurs avis, le moyen adéquat est d'accorder, réellement, aux jeunes, l'initiative, dans le cadre de la liberté.