Les Emirats arabes unis ont le goût des défis. Après la plus grande tour du monde construite à Dubaï, la plus grande centrale solaire à concentration verra le jour à Abou Dhabi. Et Total a été choisi pour faire partie du projet, aux cotés du groupe de BTP espagnol Abengoa. Shams 1 sera «la plus large centrale solaire à concentration dans le monde et la première de ce genre au Proche-Orient», a annoncé Masdar, une société contrôlée par le gouvernement d'Abou Dhabi et chargée de promouvoir les énergies renouvelables, lors d'une conférence de presse. Cette nouvelle centrale coûtera quelque 600 millions de dollars et sera réalisée par Masdar (60%), Total (20%) et Abengoa (20%). Installée à Madinat Zayed, à environ 120 km au sud-ouest d'Abou Dhabi, Shams 1 utilisera la technologie dite de l'énergie solaire à concentration. Au total, 768 miroirs paraboliques vont concentrer l'énergie du soleil pour produire de la vapeur d'eau destinée à faire tourner des turbines électriques. D'une capacité de 100 mégawatts, cette centrale couvrira une superficie de 2,5 km2. Les travaux de construction commenceront au troisième trimestre 2010 pour s'achever selon Masdar, d'ici à la fin 2012. «C'est la première fois aux Emirats que nous allons apporter une importante capacité de production (énergétique) qui ne dépende pas du combustible fossile», a déclaré pour sa part Nicholas Carter, un responsable d'un organisme d'Abou Dhabi chargé de la régulation de l'eau et de l'électricité. Shams 1 permettra d'éviter l'émission d'environ 175.000 tonnes de CO2, «ce qui revient à retirer 15.000 automobiles de la circulation», selon un communiqué. Réunion de la BCE sous haute tension Tous les regards sont tournés vers la Banque centrale européenne. Les économistes parient unanimement sur le maintien du principal taux directeur au niveau historiquement bas de 1%. Plus attendues, les décisions prises par les gouverneurs et la rhétorique utilisée par Jean Claude Trichet seront suivies avec attention à l'occasion de sa traditionnelle conférence de presse. Les nouvelles tensions sur le marché interbancaire sont au centre des débats. Les banques de la zone euro préfèrent déposer leurs liquidités auprès de la BCE au lieu de les prêter à d'autres consœurs. Un tel comportement est potentiellement dangereux pour le crédit et la fragile reprise économique en cours. Ainsi, pour apaiser ces tensions, les économistes estiment que la BCE devrait poursuivre sa politique d'allocation de larges liquidités. La crise de la dette souveraine en zone euro concentre également l'attention des gouverneurs. En effet, après les achats d'obligations d'Etat en difficulté financière par la BCE, l'heure est au bilan. Et d'autant plus que les marchés commencent à douter de l'efficacité des achats d'obligations, par ailleurs controversés au sein même du conseil des gouverneurs. L'institution doit en outre revoir ses estimations de croissance et d'inflation. Les économistes n'attendent pas en revanche de commentaires sur le cours de l'euro. De son côté, le président de la Fed, Ben Bernanke, se montre optimiste. Devant la commission budgétaire de la chambre des représentants, il s'est dit «rassuré» par la capacité des pays européens à faire face à leurs déficits. En outre, dans son Livre beige, rapport sur la situation économique des Etats-Unis, la Banque centrale américaine a constaté une amélioration de la consommation des ménages et des dépenses des entreprises. Mais elle souligne que la croissance reste «modeste».