Et les unités non saisies ? Les campagnes de sensibilisation sont-elles efficaces ? Phénomène mondial, la contrefaçon a franchi toutes les frontières pour toucher les pays développés et ceux en voie de développement et toucher par conséquent leurs économies. « C'est le résultat direct de la mondialisation », déclare M. Khalifa Tounakti, Directeur Général de la Concurrence et des Enquêtes économiques au ministère du Commerce et de l'artisanat lors du point de presse qu'il a tenu, hier, au siège du ministère à l'occasion de la Journée Mondiale de lutte contre la contrefaçon célébrée le 16 juin. Ayant eu des conséquences négatives sur l'équilibre économique du pays, ce problème sensibilise de plus en plus les différentes institutions et les pouvoirs publics. Des programmes ont été établis dans ce sens pour mieux le cerner et surtout pour sensibiliser les professionnels et les citoyens quant à l'impact de la commercialisation des produits contrefaits. Une campagne de sensibilisation et d'information placée sous le thème « contrefaçon risque de toute façon » a démarré le 14 juin dans différents points de vente et espaces publics. Pour ce faire, la Direction de la Concurrence et des Enquêtes économiques a dressé des stands dans les foires commerciales où des échantillons de produits contrefaits sont exposés. Au programme également, la diffusion de documentaires qui démontrent les méfaits des ces produits. Pour aller plus loin, les agents de contrôle assureront des démonstrations pour expliquer la différence entre les produits manufacturés illicitement et ceux produits dans le circuit contrôlé. Des conseils et des recommandations seront assurés directement aux consommateurs qui participeront aussi à des concours pour mieux distinguer les deux produits. Des ateliers de réflexion et des conférences seront organisés dans le but de déterminer les mécanismes développement des méthodes de travail pour lutter contre ce phénomène. A rappeler dans ce contexte que les actions de sensibilisation ont démarré depuis trois ans déjà, où des actions ont été organisées à Gabès, Sousse et Monastir. La règlementation Le travail du ministère de tutelle ne se limite pas à ce niveau. Des campagnes de contrôle et d'inspection sont organisées dans ce cadre et ce, au niveau national et par secteur. D'ailleurs les agents ont été mobilisés hier, dans cet objectif. « Leur travail ne sera pas limité dans le temps car la campagne se poursuivra jusqu'à la fin de l'année ». Auparavant, 11 campagnes avaient eu lieu dont 5 au niveau national et 6 sectorielles. Les agents de contrôle ont effectué 1534 visites durant les cinq premiers mois de l'année en cours, où ils ont saisi 212077 unités contrefaites dont, 198132 boîtes de thon en conserve. D'autres produits figurent sur la liste, notamment, des appareils électroménagers, des douilles, les lames de rasage, des lunettes de soleil, des batteries et des pièces de rechange des motocyclettes. Les produits cosmétiques figurent sur la liste. 2630 unités ont été saisies par les agents de contrôle. A remarquer dans ce contexte que le ministère du Commerce et de l'artisanat intervient en collaboration avec d'autres partenaires dont la Douane, le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine…Suite aux réclamations des professionnels ou des industriels, le ministère prend en charge « le dossier assez souvent compliqué », déclare M. Tounakti. « Cela est valable surtout aux affaires relatives à la propriété intellectuelle », enchaîne-t-il. Ayant des conséquences négatives sur l'économie tunisienne, la contrefaçon préoccupe aussi bien les professionnels que les structures qui veillent à la lutte contre cette pratique à l'instar du Conseil National de Lutte contre la Contrefaçon, l'INNORPI…Mais « les professionnels doivent de leur côté s'impliquer toujours plus dans ce processus », appelle le Directeur Général de la Concurrence et des Enquêtes économiques.