• Jusqu'au mois de mai 2010, cinq campagnes nationales et six campagnes sectorielles ont été organisées, outre 1.534 visites et la saisie de plus de 212.000 produits contrefaits, l'enregistrement de 80 contraventions La contrefaçon s'est étendue et n'épargne aujourd'hui aucun secteur d'activité. Afin de gagner en rentabilité, les contrefacteurs n'hésitent pas à négliger les normes de fabrication et de sécurité des produits qu'ils copient. Les gammes de produits contrefaits ne cessant de se diversifier, des préoccupations d'ordre public telles que la santé ou la sécurité des consommateurs viennent s'ajouter aux préoccupations économiques et sociales déjà présentes. C'est, d'ailleurs, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre la contrefaçon qu'une conférence de presse s'est tenue hier au ministère du Commerce et de l'Artisanat. L'occasion d'annoncer le démarrage de la campagne d'information et de sensibilisation qui aura pour slogan «Contrefaçon, risque de toute façon». M. Khalifa Tounakti, directeur général de la concurrence et des enquêtes économiques, a rappelé que pour combattre ce fléau, plusieurs mesures et mécanismes ont été mis en place, notamment la modernisation du cadre réglementaire et institutionnel, l'intensification du contrôle, l'accroissement des campagnes d'information et de sensibilisation et le développement de la coopération régionale et internationale dans ce domaine. L'objectif étant, d'après lui, d'améliorer le climat des affaires et d'investissement, d'inciter à la création et à l'innovation et de promouvoir les pratiques de transparence et de protection du consommateur. Il a, par ailleurs, rappelé les dangers et les enjeux de la contrefaçon, qualifiant cette dernière «d'infraction intellectuelle menaçant la créativité et l'innovation». Il a de même ajouté que «la Tunisie n'est pas une plateforme de contrefaçon ou un pays créateur de produits contrefaits. Elle est tout simplement la victime de ce fléau qui n'a fait que s'aggraver avec l'ouverture et la mondialisation». M. Tounakti a, en outre, souligné que l'administration, l'organe de contrôle et la douane peuvent désormais prendre les choses en main pour combattre ce fléau. Leur pouvoir d'initiative serait, selon lui, élargi. De même pour les entreprises, appelées à jouer un rôle proactif pour se protéger contre la contrefaçon. Sensibilisation M. Fethi Fadhli, directeur du contrôle économique, a, quant à lui, exposé les axes du programme national de lutte contre la contrefaçon pour 2010. Un programme qui a pour objectif de conférer plus d'efficacité aux mécanismes mis en place, à travers notamment la participation à plusieurs foires et manifestations. Ainsi, un stand sera réservé au ministère du 1er au 19 juillet à la foire de Gabès et réunira des propriétaires de marques qui montreront aux consommateurs comment distinguer entre un produit authentique et un produit contrefait. Toujours au menu de cette campagne : 3 participations à d'autres foires, une formation destinée aux agents de contrôle qui débutera le 17 juin et une large couverture médiatique incluant débats, conférences de presse et participation à des émissions télévisées. Ce programme tend également à favoriser la coordination entre les parties concernées par ce domaine et à promouvoir les actions de sensibilisation destinées aux différents acteurs économiques. Il y a lieu de relever que l'administration soutient les initiatives des entreprises qui intentent des procès et accorde un don atteignant 50% du coût de l'enregistrement de l'enseigne des entreprises sur les marchés extérieurs. A noter que jusqu'au mois de mai 2010, cinq campagnes nationales et six campagnes sectorielles ont été organisées, outre 1.534 visites et la saisie de plus de 212.000 produits contrefaits, l'enregistrement de 80 contraventions. La contrefaçon touche notre produit local. Elle inhibe la création et menace l'innovation. Le consommateur doit donc être averti et les médias ont un rôle clé à jouer, notamment au niveau de la sensibilisation.