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" Notre soutien dans la lutte contre l'obscurantisme ? Bien sûr ...mais qu'on accepte nos critiques »
L'opposition face aux défis nouveaux: Yacine Guiga, indépendant
Publié dans Le Temps le 30 - 04 - 2007

Le mouvement Ettajdid tiendra en juin un congrès commun avec des indépendants. L'objectif étant la constitution d'un pôle démocratique progressiste.
Pour en savoir plus nous avons, dans nos précédents numéros invité le secrétaire général d'Ettajdid Mohamed Harmel et le président du Conseil national Mohamed Ali Halouani. Du côté des indépendants nous avons invité Abdelaziz Mzoughi et aujourd'hui Yacine Guiga professeur qui depuis les débuts des années 70 suit de très près la scène politique et a participé comme il l'a dit à toutes les alliances de gauche. Interview.

Le Temps : Parlez nous de cette alliance entre Ettajdid et des indépendants ?
M. Yacine Guigua : Le premier point que je voudrais évoquer est d'abord de saluer l'effort que vous faites avec votre journal « le Temps » pour permettre à la différence de s'exprimer. En effet, cet effort de la part des médias (qui passe de temps en temps des moments difficiles) est indispensable si on veut habituer les Tunisiens à discuter de tous les problèmes, à s'écouter, à se respecter et à décider librement de ce qui serait meilleur pour le pays. C'est-à-dire à vivre en démocratie. La responsabilité des médias dans la défense de la démocratie est indiscutable et sa participation à son exercice est indispensable.

• Revenons à la question ?
- L'expérience de l'Initiative Démocratique lors des élections présidentielles de 2004 a montré, dans la pratique, que des tendances différentes appartenant à la gauche ont pu évoluer ensemble d'une façon très efficace. Ettajdid a compris qu'il pouvait faire fructifier cette expérience en s'ouvrant à d'autres courants (indépendants ou organisés) afin de participer à un congrès unifié. Cela semble donner ses fruits avec une myriade d'indépendants, mais il n'est pas exclu, et c'est notre souhait à tous, que dans l'avenir des groupes organisés puissent venir élargir le famille démocrate de l'opposition de gauche.

• Mais dans le passé il y a eu des alliances qui n'ont pas tenu la route. Est-ce que cette nouvelle alliance est différente des autres ?
- Ce qui est nouveau depuis 2004, c'est l'expérience de l'Initiative Démocratique. Ce qu'on recherche avant tout c'est ce qui peut unir, renforcer et élargir l'opposition et non plus comme cela était le cas pendant longtemps à paraître le plus pur et le plus dur sur la scène politique. Si cette façade de pureté peut-être séduisante dans certains milieux et dans certaines situations (révolutionnaires ou pré-révolutionnaires).
On a bien vu qu'en Tunisie elle ne fait pas drainer les foules, et ce, pour deux raisons au moins. D'abord parce que la politique du tout et tout de suite est irréelle et ne tient pas compte de l'autre.
Elle va même en dernière analyse à l'encontre de la démocratie. En effet, le plus dur dans l'apprentissage de la démocratie, c'est d'accepter d'être minoritaire même lorsqu'on est complètement convaincu que nos idées sont les meilleures. Ensuite parce qu'on risque de faire peur aux gens en leurs donnant l'impression qu'on est des aventuristes, car le citoyen tunisien a toujours besoin d'améliorer sa situation économique et sociale comme il a besoin de plus de sécurité et de confiance dans l'avenir. Donc la gauche tunisienne a atteint aujourd'hui, un tel degré de maturité qu'elle n'a plus besoin de se référer obligatoirement à un modèle venant de l'Est ou de l'Ouest. La spécificité tunisienne revient de plus en plus souvent, nous nous réconcilions même avec l'époque bourguibienne pour mettre en évidence ses côtés modernistes.

• Pourtant la gauche des années 70 et 80 ne s'exprimait pas ainsi.
Dans ces années là, la gauche voyait dans le PSD l'incarnation de la droite et même de l'extrême droite. Au point qu'elle était contre l'initiative d'Ahmed Mestiri. D'ailleurs, on parlait de démocratie bourgeoise. Or, il s'est avéré que le PSD avec son combat contre l'intégrisme, d'une part et avec sa défense des idées progressistes comme le code du statut personnel, comme la participation de la femme aux élections ne pouvait pas incarner l'extrême droite. On a donc dû repositionner le parti au pouvoir et le classer plutôt au centre. L'extrême droite étant ailleurs. Ceci nous permet de montrer quelles sont les alliances objectives et les alliances contre-nature.

• C'est-à-dire ?
A partir de ce que je viens de dire. L'alliance des Démocrates avec ceux qui appartiennent au courant religieuse est contre-nature. Mais on ne pourra pas faire la démocratie tout seul. Le parti au pouvoir a besoin de notre soutien contre l'extrême droite et l'obscurantisme. Bien sûr, nous sommes partie prenante dans cette lutte. Mais pour construire la démocratie qui est un tout social et un jeu dans lequel tout le monde doit accepter les mêmes règles, il faut aussi que le parti au pouvoir accepte nos critiques.

• Etre « Indépendant » c'est quoi au juste ?
A mon âge c'est quelqu'un qui a vu passer devant lui plusieurs occasions qu'il aurait pu développer pour ne plus être indépendant et qu'il les regrette.

• Mais si vous participiez au congrès d'Ettajdid vous ne seriez plus indépendant.
C'est dans ce sens que participer à un congrès de refondation avec Ettajdid nous permet de capitaliser les conséquences et les acquis de nos luttes.

• Ce congrès sera-t-il électif ou consensuel ?
Toutes nos discussions vont dans le sens que tous les postes de direction doivent être assujetis au vote y compris celui de la présidence du parti.

Interview réalisée par
Néjib SASSI


* "La gauche tunisienne n'a plus besoin de se référer obligatoirement à un modèle de l'Est ou de l'Ouest".

* "Le plus dur dans l'apprentissage de la démocratie c'est d'accepter d'être minoritaire".

* "L'alliance des démocrates avec ceux qui appartiennent au courant religieux est contre-nature".


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