Le marché des biens de consommation a connu en début de l'année 2007 certaines pressions au niveau de l'approvisionnement et des prix. Celles - ci ont connu leur point culminant à la fin du mois de mars et le début du mois d'avril infléchi par des conditions climatiques ainsi que par certaines causes structurelles. Une baisse de la production a participé au recul de l'offre et a généré une augmentation de prix de certains produits de base comme la viande, les poissons et certains légumes et fruits. Quelle a été la réaction des instances de contrôle ? Quels en sont les résultats ?
Plusieurs mesures ont été prises pour maîtriser la situation, assurer un approvisionnement régulier du marché, maîtriser les prix et intensifier le contrôle. Une amélioration de l'offre a été constatée. Ainsi, l'offre de légumes, fruits et poissons est restée stable au niveau de 1200 tonnes par jour dans le marché à utilité nationale de Bir El Kassâa. Au niveau des légumes, en plus des interventions quotidiennes pour stabiliser l'offre de pommes de terre en injectant des pommes de terre importées ( 2000 tonnes ), l'offre des produits de base s'est améliorée. C'est le cas des tomates, du piment, de l'oignon, des petits pois, des fèves, des artichauts et des salades. Pour les fruits, les quantités quotidiennes parvenues au marché varient entre 250 et 300 tonnes. Ce sont des quantités bien inférieures au niveau minimum de la demande en fruits qui dépasse 500 tonnes par jour. Il faut dire que la saison des agrumes, touchant à sa fin, l'offre de fruits s'en est ressentie.
Poissons importés Durant les derniers jours, la tendance est entrain d'évoluer positivement. La quantité moyenne quotidienne d'apport a dépassé les 350 tonnes. Les primeurs en pêche sont sur le marché. Les fruits d'été comme le melon cultivé sous serre sont aussi sur les étalages. Il en est de même pour les fraises ( + 70 tonnes chaque jour ). Quant au poisson, depuis le 14 avril 2007, les apports globaux ont été de 682 tonnes, soit une moyenne quotidienne de 50 tonnes. Cette moyenne était de 30 tonnes auparavant. La production locale est d'environ 537 tonnes. Le poisson importé a été de 146 tonnes soit 22% de l'offre. Il est à préciser que durant le premier trimestre 2007, 1422 tonnes de produits de la mer ont été importées d'Italie, de France, de Libye, d'Algérie et de Mauritanie, soit une augmentation de 31%. Ces quantités englobent le poisson frigorifié et celui congelé orienté vers le secteur du tourisme. La quantité de poissons frigorifiés, importés était de 781 tonnes pour la valeur de 789,2 mille dinars. La quantité de poissons congelés était de 260 tonnes à la valeur de 327,4 mille dinars. Pour ce qui est des viandes rouges, l'offre s'est améliorée puisque la saison de la viande ovine est ouverte. Quel a été le comportement des prix ?
Contrôle efficace Parallèlement aux mesures d'amélioration de l'offre, d'autres mesures ont été prises pour maîtriser les prix des produits sensibles. Le prix de vente de la viande bovine a été plafonné à 10,500 dinars le kilo. Pour les poissons, la marge bénéficiaire a été fixée à 24% pour les produits dont le prix d'achat dépasse 1500 millimes. Cette marge est de 34% pour les poissons dont le prix d'achat est inférieur à 1500 millimes. Pour les volailles, le prix du poulet vif prêt à être cuisiné est de 3450 millimes le kg. Pour la viande de dinde, 5690 millimes le kg . Les œufs, leur prix a été fixé à 420 millimes les quatre unités. Tous ces prix ont été fixés par des arrêtés ministériels. Indépendamment de la situation du marché, l'intervention des services de contrôle est toujours nécessaire pour assurer les équilibres, lutter contre les pratiques monopolistiques et protéger le consommateur. Dans cet esprit, 20 campagnes de contrôle ont été engagées dont six à caractère national, touchant le Grand Tunis, les gouvernorats du Sahel, Sfax, Sidi Bouzid, Bizerte et Tataouine. Quatorze ont un caractère régional. Ces opérations ont démarré le 14 avril. L'opération de contrôle a touché de plus en plus d'espaces. Elle a couvert les différents circuits de distribution des produits agricoles et de la pêche classique ( marchés de gros, marchés municipaux et hebdomadaires...), les zones d'habitation qui connaissent une intense activité commerciale, ainsi que les grandes surfaces, les dépôts frigorifiques et les centres de commerce spécialisés.
Des baisses de prix constatées Les opérations de contrôle ont aussi touché les cafés publics et les espaces de loisir.... Quels ont été les résultats ? 13345 opérations de contrôle ont révélé 1227 infractions. Comment se répartissent ces infractions ? 337 , soit 27% concernent des hausses illicites de prix. 429 infractions touchent à la facturation. 410 cas ( 33% ) de non affichage de prix ont été enregistrés. 22 infractions de pesées ont été constatées. Précisons que la majorité des infractions concerne les légumes et fruits soit 53%. Les volailles viennent en deuxième position avec 19%, suivies du secteur des viandes avec 14%, les produits alimentaires 10% et les poissons 3%. Une baisse des prix a été constatée dans l'écrasante majorité des cas. Les abricots ont vu leur prix passer de 1380 millimes le kg à 700 et 850 millimes, les tomates de 1180 millimes à 600 et 750 millimes, le piment doux de 1725 millimes le kg à 1080 et 1180 millimes, les sardines de 2000 - 2400 millimes le kg à 1200- 1500 millimes... La vigilance reste de mise.