Tout un petit monde de vedettes de la chanson tunisienne, de musiciens et de journalistes a assisté jeudi dernier au point de presse donné par Chokri Bouzaïène dans un hôtel de la capitale. Cela valait en effet le détour car ce chanteur-compositeur-parolier n'a plus vraiment fait parler de lui depuis assez longtemps, même s'il affirme n'avoir pas quitté la scène et qu'il a continué à se produire un peu partout en de diverses manifestations. C'est un double événement qu'il devait annoncer : d'abord la sortie d'un nouvel album alignant huit nouvelles chansons, toutes de sa composition. Ensuite, son retour sur la scène du Festival de Carthage, prévu le 7 août prochain, après une absence de seize ans dont il dit ne pas s'expliquer les raisons lui-même puisqu'il n'a pas cessé de soumettre plusieurs années de suite sa candidature pour le prestigieux Festival. Ce qu'on pourrait dire sur le nouvel album de Chokri Bouzaïène, c'est que la musique des huit chansons puise dans les modes purement tunisiens, avec – air du temps oblige – une propension pour le style jeune impliquant rythmes dansants et enjoués. Quant au spectacle du 7 août, il proposera une ouverture avec un tableau dansant, suivie du malouf tunisien, la participation des chanteuses Asma Ben Ahmed et Raoudha Ben Abdallah, et le concert proprement dit de Chokri Bouzaïène qui conjuguera nouveautés et anciens tubes n'ayant pris aucune ride à ce jour. Au total, la soirée se déroulera en une vingtaine de toiles dansantes sur fond de musique associant Tarab, Hadhra et rythmes modernes. Rappelons que Chokri Bouzaïène a derrière lui une carrière de trente cinq ans et un actif riche de soixante-dix compositions propres dont certaines portent ses propres paroles. Pourtant, ce n'est ni l'importance de la carrière ni celle du répertoire propre qui pèseront sur la balance du 7 août prochain. Se voir offrir la chance de revenir sur la scène de Carthage est une chose, mais relever le défi de convaincre responsables et public en est une autre. Dans les deux cas de figure, le concert de Carthage sera décisif, dans un sens comme dans l'autre.