La Coupe du Monde appartient à l'histoire, et avant de parler de la consécration de la sélection d'Espagne, il est impératif de tirer son chapeau devant le pays organisateur, taxé voilà vingt ans de tous les maux de la terre, à cause surtout de ces sombres histoires d'apartheid. L'organisation était quasi-parfaite, personne ne peut dire le contraire. Comme l'avait prédit un céphalopode pensionnaire de l'aquarium d'Oberhausen, Paul le poulpe, l'Espagne a concrétisé son rêve, elle, qui détient déjà depuis 2008, un autre grand sacre, la Coupe d'Europe des Nations. Après s'être installée sur le toit du vieux continent, la voila rejoindre un cénacle des plus réduits, celui des nations championnes du monde. L'Espagne en a bavé avant d'en arriver aux sommets. Ce n'était facile du tout, et, quand on connait les problèmes régionaux, (catalan, basque), il est impensable d'imaginer un jour ce pays occuper le fauteuil le plus majestueux de la ‘FIFA's Ranking'. Le football a finalement pu réunir le pays. En fait, ce triomphe est le fruit de travail, de patience et d'abnégation. Les fruits ont commencé à être récoltés il y a une demi douzaine d'années avec l'éclosion du cyclisme par Contador, le basket, par l'entremise d'une génération exceptionnelle, conduite par les frères Casoil, le hand-ball, placé toujours dans le dernier carré, dans n'importe quelle compétition, le football, d'abord, par ses clubs, à leur tête Barcelone, et l'Atletico de Madrid, ensuite par sa sélection, la Roja, qui, depuis 2008, est reine d'Europe, avant de devenir, au soir d'un certain 11 Juillet 2010, (date qui s'enseignera certainement dans les écoles),Champion du Monde. Vicente Del Bosque, ‘un jeune loup', a juste prolongé l'œuvre préludée par ce ‘vieux berger' qu'est Luis Aragonès, en insufflant un tout petit peu de sang frais. L'Espagne a surclassé la Hollande au terme d'une finale, pas très belle, grâce surtout à ses convictions, et une impressionnante force collective. Les bataves, étaient, on ne sait pour quelles raisons un peu à côté du sujet. Ils étaient à côté e leurs pompes, puisque, au lieu de pratiquer leur football habituel, et, qui a fait leur véritable force, ils avaient voulu intimider, d'abord, les ibériques, par des interventions trop agressives. Dans leur esprit, tous les moyens étaient bons pour empêcher Iniesta, et, ses camarades de développer leur jeu asphyxiant. Ils avaient failli toucher à leur but, mais, le très discuté portier espagnol, Casillas, a fait taire tous les critiques en effaçant deux buts tous faits qui étaient aux bouts des crampons de Robben. Les innombrables biscottes tirées aux nez des bataves leur avaient couté cher à quatre minutes de la fin des prolongations. Devant une équipe réduite à dix, les Espagnols n'avaient qu'à changer de braquet, et, pousser un peu plus sur les gaz. Leurs efforts étaient vite récompensés par le but historique de ce diable d'Iniesta, qu'il faut saluer au passage pour la dédicace. Et ce n'était que justice rendue, parce que le meilleur avait gagné. Celui qui avait maitrisé ses nerfs, celui qui ne croyait pas en cette loi du talion (œil pou œil…), celui qui ne s'affolait pas devant les inexplicables agressions de ses adversaires, s'était imposé. Une belle leçon à retenir de cette finale assez nécrosée !