Les bonnes choses, on le dit souvent, ont toutes une fin. En effet, le rideau tombe ce soir, sur cette Coupe du Monde et, quoi que disent les bilans, elle aura été une réussite. Finalement, l'Afrique a démontré par le canal de l'Afrique du Sud, qu'elle peut, à l'instar de tous les autres continents, être à la hauteur des aspirations escomptées. En Espagne, comme en Hollande et aux quatre coins de la planète, on attend avec impatience, cette grande finale, qui se déroulera dans ce joyau qu'est le Soccer City Stadium de Johannesburg. Une finale inédite, diront les experts et les historiens, car ce soir, un Champion du Monde magnanime, nouveau, surprenant, se substituera, dans le désordre, à l'Italie, dernier pays détenteur du sacre, et de tous ceux qui l'ont précédé, de l'Uruguay, au Brésil, en passant, par l'Allemagne, l'Argentine, l'Angleterre et la France. Un nouveau pays (huitième du genre), rejoindra, donc, ce cercle réduit des légions qui accrochent fièrement à leurs maillots au moins une étoile et ce, conséquemment, à un rendez vous, que toute la planète ronde prophétise attractif, et affriolant, entre les deux sélections avérées les plus réalistes au cours de cette joute. Deux footballs, deux écoles … L'influence batave est indéniable dans le foot espagnol. Sur onze joueurs, sept sont issus de Barcelone, club où les Hollandais, Rinus Michels, le grand Johan Cruyff, Louis Van Gaal, sans oublier les élèves que sont Rykaard et Guardiola, ont réussi à en faire le meilleur du monde. Vicente Del Bosque se base sur ce club et s'inspire de son jeu. Ce qui est impressionnant, c'est qu'en cinquante trois matches la ‘Roja' ne s'est inclinée qu'à deux reprises. Remarquable ! Les ‘Orange' se basent sur une génération de joueurs exceptionnelle. Leur jeu n'est peut être pas aussi collectif que celui de leurs rivaux de ce soir, mais ils ont des stars qui sont capables de faire basculer le sort d'une rencontre à n'importe quel moment. Ils sont sur une série impressionnante de quatorze victoires consécutives, dont six au cours de ce ‘mondial'. Signe du destin, les Pays Bas n'avaient jamais pu atteindre la plus haute marche du podium. En 74, la route leur a été barrée par la RFA, de l'époque. En 78, ils ont été battus par l'Argentine. L'indécision sera au rendez vous. Mais ce qui est sûr, c'est que les spectateurs, les téléspectateurs et observateurs seront gratifiés, car d'un côté comme de l'autre, les meilleurs seront alignés. Il n'y aura ni blessé, ni suspendu. Balle au centre. Depuis 1930, année de la première Coupe du monde, le Brésil a soulevé le trophée à cinq reprises, l'Italie, l'a glané quatre fois et, juste derrière ces deux monstres, se classe l'Allemagne, avec trois accessits. L'Uruguay et l'Argentine, font aussi partie de ce cénacle réduit avec deux sacres chacun. Enfin, l'Angleterre et la France ont, chacun, triomphé une fois. Ce soir, les Dieux du stade ont déjà décidé, que pour la première fois dans les annales de la Coupe du Monde, un pays européen s'imposera dans un autre continent. Que le meilleur gagne, mais surtout du beau football, et des buts. Pour que la fête sud africaine soit double. MAE ------------------- Xavi, le métronome 570 passes, 80%de réussite ! Non content d'offrir à Puyol l'unique but du succès espagnol face à l'Allemagne (1-0) en demi-finale de la Coupe du monde 2010, Xavi a livré une prestation d'exception dans l'entrejeu de la Furia Roja. Comme chef d'orchestre, l'Espagne ne pouvait d'ailleurs pas rêver mieux. Le joueur a ainsi régalé le public de Durban grâce à une justesse technique impressionnante dans l'axe et des efforts jamais relâchés. Le meilleur joueur de l'Euro 2008 est encore fidèle au rendez-vous. Dans un jeu espagnol basé sur la possession de balle pour épuiser l'adversaire, Xavier Hernandez, dit Xavi a été le joueur indispensable dans l'entrejeu de la Furia Roja. Indispensable autant que dans son club, le FC Barcelone. Evoluant le plus souvent dans l'axe pour orienter le jeu sur les côtés où des techniciens de la trempe d'Iniesta et de Pedro peuvent faire la différence, le joueur, élu 3e du Ballon d'Or 2009 comme du joueur Fifa de l'année, a été une véritable plaque-tournante. Un milieu de terrain offensif qui a tout de même fait le plus de passes du tournoi (570) pour une réussite exceptionnelle à ce niveau international (80% de réussite). Dépositaire du jeu en Espagne comme au Barça Et pour ceux qui peuvent penser qu'il est évidemment plus simple de rendre la balle quand le jeu est fait de passes courtes, comme l'Espagne en l'occurrence, le meilleur joueur de l'Euro 2008 a également rendu une copie à faire pâlir d'envie son partenaire de sélection et Madrilène, un certain Xabi Alonso pourtant expert du jeu long depuis son émergence à la Real Sociedad. Treize de ses quinze passes longue distance ont en effet atteint leur cible comme pour mieux souligner la précision du bonhomme. Etonnant chef d'orchestre par son activité, le Catalan, formé à la Masia (la Cantera du Barça ou son centre de formation), a également toujours porté son jeu vers l'avant, recherchant le plus souvent Iniesta sur l'aile gauche et Pedro sur l'aile droite. Avec des compères qu'il connaît sur le bout des doigts, les automatismes ne sont pas durs à trouver. Et puis il y a ses efforts, jamais vains. En 90 minutes, le joueur a parcouru plus de 12 km, toujours selon la Fifa, pour mieux faire mentir l'adage qui veut que l'équipe qui parcourt le plus de kilomètres est celle qui court après le ballon. Devant le milieu de terrain Schweinsteiger, Xavi est le joueur qui a donc parcouru le plus de mètres dans cette demi-finale. Champion d'Europe 2008 avec la Seleccion, Xavi n'attend désormais plus que le sacre mondial. Après, il pourra toujours prendre des vacances bien méritées... Sneijder à la poursuite du quadruplé de Pelé Sneijder: Avec l'Inter Milan, il termine une longue saison bouclée sur une victoire en finale de Ligue des champions le 22 mai. Logique donc qu'il tire un peu la langue physiquement, se plaignant de «fatigues musculaires». Lors des derniers entraînements, il a été ménagé, ne participant pas à tous les exercices. Mais le joueur de 26 ans est au sommet de son art. Les statistiques de la Fifa révèlent que le Néerlandais est légèrement plus efficace que Villa: 23% des tentatives cadrées de Sneijder se sont terminées par un but contre 19% à l'Espagnol. Statut -Sneijder: En plus d'être le buteur des Oranje, il en est le véritable moteur, patron sur et en dehors du terrain, sur la lancée d'une saison exceptionnelle avec l'Inter Milan. Déjà vainqueur du Championnat et de la Coupe d'Italie, ainsi que de la Ligue des champions, Sneijder (1,70 m) peut plus que jamais envisager un quadruplé sensationnel en cas de titre dimanche, ce qui lui donne une légitimité de patron au sein du groupe. Sa position de meneur de jeu sur le terrain conforte ce leadership. Carrière -Sneijder: Formé dans la fameuse école de l'Ajax Amsterdam, il a rejoint le Real Madrid en 2007, à 23 ans, réussissant une première bonne saison (avec le titre en Liga et neuf buts), avant de perdre son statut de titulaire en 2008. Poussé vers la sortie en septembre 2009, il a pris une revanche éclatante à l'Inter Milan sous la conduite de José Mourinho. L'entraîneur portugais qui prendra en charge le Real la saison prochaine souhaitait faire revenir Sneijder à Madrid. Mais ce dernier, qui n'a pas digéré «la manière dont (il a) été maltraité» par les dirigeants «Merengue», a juré fidélité à l'Inter pour la campagne à venir.