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" Faisons triompher des médias tolérants pour que prospère une démocratie tolérante et apaisée ". Célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse - Colloque : " Médias et tolérance religieuse et éthnique ", organisé par la Ligue Inte
A l'occasion de la célébration hier de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la Ligue internationale des journalistes pour l'Afrique (LIJA) a organisé le 2 mai à l'hôtel l'Africa de Tunis, un colloque sur le thème " Médias et tolérance religieuse et ethnique". Dans son allocution d'ouverture des travaux du colloque M. Valentin Mbougueng, président de la LIJA a souligné qu' « une multitude de médias opère aujourd'hui, à travers le monde, en Afrique, comme en Europe, en Amérique comme en Asie se parant du masque des médias libres et indépendants. Au nom de la liberté d'opinion, les messages les plus haineuses sont diffusés sur des télévisions satellitaires, pour appeler à l'intolérance religieuse. Fosses M. Mbougueng a commencé par donner un exemple, celui d'un message diffusé, le 6 avril 1994, en direct de Kigali par la radio télévision libre Mille Collines qui dit " chers auditeurs, mesdames et messieurs, ouvrez grand vos yeux. Ceux d'entre vous qui vivent le long des routes, sautez sur ceux qui ont des longs nez, qui sont grands et minces et qui veulent vous dominer... exterminez les cafards... coupez les pieds des enfants pour qu'ils marchent toute leur vie sur les genoux... tuez les filles pour qu'il n'y ait pas de générations futures...les fosses communes ne sont pas encore pleines ". Le président de la LIJA a indiqué que " cette station a cessé fort heureusement d'émettre, en juillet 1994. Mais avant, que de dégâts. Un million de morts en cent jours, exterminés à la machette au Rwanda ".
Drames M.Mbougueng a poursuivi en posant une question : " Dans une Afrique, dans un monde où les incitations à la haine raciale et religieuse, où les appels à peine voilés à l'intolérance envers des communautés de migrants ou des catégories précises de la population se multiplient à travers les médias classiques, rejoints par les médias électroniques, devons nous attendre, tranquillement que les drames surviennent, que les conflits se déclenchent et provoquent des morts, pour dénoncer les médias de haine » ? Avons-nous le droit de laisser l'intolérance envahir notre profession et la défigurer ? Sommes nous des journalistes ou des guerriers ? sommes-nous des radios de la mort ou des radios de la vie ? des télévisions de la peur ou des télé de l'espoir ? des hommes et femmes de plumes ou de micros ou des porteurs de machettes ? ».
Ethique Pour le président de la LIJA : « Le moment est venu d'appeler les hommes et les femmes de tous les médias, du Nord et du Sud, à se libérer de toute tutelle partisane, idéologique, commerciale ethnique ou religieuse, pour faire des médias des vecteurs de tolérance plutôt que des acteurs de conflits. Faisons donc triompher des médias tolérants pour que prospère la démocratie tolérante et apaisée. Nous y gagnerons forcément car une presse tolérante constitue le meilleur gage pour l'avenir de notre profession et de nos sociétés et les gourous de l'intolérance ne sont rien sans les médias qui relaient leur rhétorique. Ensemble, faisons prévaloir les logiques de tolérance et en tout lieu laissons-nous guider par les nombreux codes d'éthique et de déontologie que nous nous sommes librement donnés ».
Dialogue Dans son intervention axée sur le rôle des médias dans le dialogue des civilisations Majed Mehme, journaliste à Afrique Asie a souligné « que les médias ne sont pas totalement indépendants des sociétés commerciales et des monopoles. Dans la guerre d'Irak, la plupart des journalistes américains ont, au départ, adopté et défendu la thèse officielle sur les armes de destruction massive que l'Irak possédait. Après ils ont dû faire leur autocritique. Un professeur dans une école de journalisme disait à ses étudiants la carte d'identité passe avant la carte de presse ». Aujourd'hui, a ajouté M. Mehme, les agences de presse sont contrôlés par des grands groupes. En plus toutes les informations concernant les pays du Sud sont véhiculées par les agences de presse du Nord ».