L'Institut National de la Statistique a publié récemment l'évolution mensuelle de l'indice des prix à la consommation familiale. Après les modifications apportées à la méthodologie de calcul de l'indice en introduisant de nouvelles variétés de produits dont le tabac dans le panier des produits de consommation et en élargissant le champ géographique de la prospection, le taux d'inflation se maintient à 4,8% à fin juin 2010, soit le même seuil enregistré depuis le mois d'avril de la même année et une hausse de 1,6 point par glissement annuel. Une inflation tirée à la hausse par l''envolée des prix de l'alimentation et du tabac. Alors que du côté des biens de communications, « la guerre des prix » et la concurrence farouche annoncée entre opérateurs de télécommunications ont entraîné une baisse prépondérante des prix à la consommation. Après une première introduction dans le panier de biens de consommation des ménages, l'indice de prix à la consommation du tabac a fait tabac. Ce qui est logique, vu le nombre crescendo des fumeurs (euses) en Tunisie. Les prix du paquet de cigarettes oscillent d'un dinar et plus pour frôler les cinq dinars. Le tabac est introduit dans la liste de produits de consommation avec une pondération de 2519 points. Une hausse de 8,7% a été enregistrée dans les prix moyens d'achat du tabac, soit la hausse la plus importante enregistrée au moins de juin 2010. Les produits alimentaires et boissons occupent la deuxième place des hausses généralisées des prix avec une hausse de 7,9%. S'agissant des autres produits à la consommation et selon la nouvelle ventilation des produits, on note une hausse respective de 6,5% pour les prix de la catégorie « restaurants et hôtels » et de 6,2% pour la catégorie « enseignement ». C'est dire que le Tunisien dépense en alimentation plus qu'il fait pour les études. Seule la catégorie de biens : communication affiche une baisse des prix moyens à la consommation de 1,1%. En effet, l'ouverture du secteur à la concurrence a profité au consommateur final qui assiste à une invasion des produits et services « Com » de toutes générations et à prix fortement concurrentiels. Ainsi et après l'avènement d'Orange Tunisie sur le marché, un bras de fer et une guerre de prix s'engagent entre opérateurs de télécommunications. D'où une baisse des prix de vente qui atténue un tant soit peu le coût du couffin de la ménagère. De même les dépenses des ménages tunisiens dans la catégorie « santé » ne sont pas couteux puisqu'on enregistre une augmentation d'à peine 1,4% des prix de ladite catégorie de biens au cours des six premiers mois 2010. Après les derniers ajustements apportés aux prix du pain et autres produits, et avec la hausse de la consommation des produits alimentaires durant la période estivale, les prix de l'alimentation pourraient s'envoler davantage. D'où la nécessité d'une rationalisation de la consommation pour préserver le pouvoir d'achat du consommateur qui s'apprête à accueillir au début du mois d'août le mois saint. Et qui dit ramadan en Tunisie dit consommation effrénée et une frénésie d'achat. Donc entre loisirs et vacances d'été, le mois de Ramadan et ses caprices, la rentrée scolaire et ses exigences et les factures d'eau, d'électricité et du gaz, les feuilles de l'automne tomberont plus tôt que d'habitude…