Le Festival International d'Ulysse continue de créer l'évènement à Djerba qui vit désormais au rythme de ce rendez-vous ; depuis son démarrage 19 juillet, le théâtre de plein air de Houmt-Souk n'a pas cessé de briller de mille feux, soit en abritant le spectacle d'ouverture assuré par l'ensemble Djerba International et le concert de Fadhel Chaker, ou en accueillant les cinéphiles venus profiter des soirées cinématographiques programmées. Lundi dernier 26 juillet, cet espace était au rendez-vous avec Najet Attia qui renouait à l'occasion le contact avec son public djerbien, comme elle l'avait fait auparavant à Bizerte et à Carthage. En faisant son apparition sur scène, et à la vue des gradins presque quasiment remplis, noirs de monde, et les chaises aux trois quarts occupées, elle ne pouvait qu'être comblée de bonheur, épanouie et ravie de cette confiance toujours renouvelée du public, de son engouement toujours d'actualité pour son art, en dépit des longues années d'absence de la scène artistique. Durant presque deux heures, Najet Attia a chanté, sans répit et sans calcul, pour régaler cette nombreuse assistance, reprenant à merveille, authentiquement, des tubes de ses années de renommée et interprétant ses plus récentes productions, avec son aisance coutumière sur scène et l'élégance qu'on lui connaît ; huit chansons en tout, dont un air célèbre d'Oum Kalthoum interprété magistralement par l'artiste qui n'a rien perdu de ses immenses capacités vocales en verve et toujours intactes. L'entente entre l'artiste et son public envoûté était totale et indéfectible ; rien n'était pour perturber cette communion tant souhaitée par la chanteuse pour confirmer son talent, s'imposer et reconquérir sa place. A minuit dix minutes, la troupe des musiciens commençait à quitter la scène sous les applaudissements nourris des spectateurs. Mais le spectacle n'était pas à sa fin, et le public le savait ; un quart d'heure plus tard, Najet est réapparue accompagnant Habib Jbali, le digne interprète du répertoire folklorique djerbien, pour chanter ensemble jusqu'à une heure du matin des tubes puisés dans le riche répertoire insulaire, enflammant davantage le public qui n'en demandait pas mieux. En somme, les propos et les impressions qui ont fait écho sont unanimes : le spectacle de Najet Attia à Djerba a tenu toutes ses promesses : la chanteuse était artistiquement irréprochable, respectueuse à l'égard de son public qui lui a rendu la monnaie de plus belle, et ce pour le bonheur et le plaisir partagés des deux parties.