La Tunisie poursuit le programme de privatisation et de désengagement de l'Etat des activités économiques. Au début de l'année en cours le bilan de la privatisation faisait état de 219 entreprises privatisées générant une recette modeste estimée à 5976 MDT et ce après plus de 20 ans d'efforts de restructuration des entités productives tunisiennes. Pour épouser l'ère de la mondialisation, l'efficacité et l'efficience des structures économiques s'avèrent incontournables. Et quels que soient les aspects cachés de la privatisation, les opérations de cessions totale ou partielle des entreprises publiques continuent de dynamiser la scène économique du pays. Le programme 2010, prévoit la privatisation de 11 entreprises. Après la privatisation de la Compagnie tunisienne de réassurances (Tunis Ré), la finalisation de l'opération d'entrée de Modern Leasing en Bourse de Tunis est pour bientôt. Le programme de privatisation 2010 prévoit cinq privatisations dans le secteur industriel, cinq privatisations dans le secteur tertiaire ou de services et une privatisation dans le secteur agricole. La société tunisienne de Sidérurgie : « El Fouledh », la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), la société tunisienne des industries pneumatiques (STIP), la société nationale de distribution de pétrole (SNDP) et la société tunisienne de sucre (STS), sont les cinq entreprises à privatiser en 2010 pour l'industrie. A noter que la CTN procédera à l'ouverture de son capital à hauteur de 25% dans le cadre d'une augmentation de capital par offre publique de souscription. Quant à la SNDP elle procédera à l'ouverture de 20% de son capital par offre publique de vente. De telles privatisations, quoique partielles au profit d'entités de taille permettront sans nul doute de renflouer les caisses de l'Etat et de booster le rythme d'investissements productifs notamment dans le domaine des infrastructures. Pour ce qui est du secteur des services, le programme de privatisation prévoit la privatisation de Modern Leasing, l'Immobilière de l'Avenue, la société hôtelière Africa Sousse, Tunis Ré et Assurance Salim. La privatisation de l'Assurance Salim se fera dans la même procédure que celle appliquée à Tunis Ré, par le biais d'une augmentation de capital par offre publique de souscriptions (OPS). Dans le secteur primaire, seule la privatisation de la société tunisienne d'aviculture (SOTAVI) est prévue dans le programme. Jusqu'à présent, deux opérations sur onze ont été finalisées. Il s'agit de Tunis Ré et de Modern Leasing qui ont marqué récemment leur entrée à la Bourse de Tunis. Par ailleurs et en ce qui concerne les rumeurs qui circulent sur l'éventuelle privatisation de la compagnie aérienne nationale « Tunisair », le rapport publié récemment par le cabinet d'intelligence économique londonien « Oxford Business Group » note : « Le management de la compagnie met fin aux spéculations qui concernent l'immédiate privatisation de Tunisair en signalant qu'il s'agissait potentiellement d'un projet à moyen et long termes ». Néanmoins, le programme de privatisation et de restructuration des entreprises publiques tunisiennes est loin de toucher à sa fin. Il s'agit d'un processus de longue haleine.