Le Temps-Agences - Des responsables et observateurs israéliens et palestiniens se sont montrés sceptiques hier, au lendemain de l'annonce d'une reprise en septembre des négociations de paix directes, estimant qu'elles s'annoncent fragiles en raison notamment de la question de la colonisation. "Sans un gel total de la colonisation (israélienne), une véritable volonté pour un retrait jusqu'aux frontières internationales et tant (qu'Israël) n'aura pas cessé d'offrir aux Palestiniens une caricature d'Etat, ce sera une perte de temps pour tout le monde", a estimé le député israélien Haïm Oron, du parti de l'opposition de gauche laïque Meretz, selon la radio. Le chef des négociateurs palestiniens, Saëb Erakat, a averti pour sa part que "tant que le gouvernement israélien n'aura pas cessé la colonisation et la démolition de maisons à Al Qods-est, nous ne serons pas en mesure de poursuivre les pourparlers". La radio publique israélienne a indiqué que les négociateurs israéliens insisteraient notamment sur le fait qu'un Etat palestinien soit démilitarisé, doté d'une police légèrement armée et qu'Israël maintienne une présence à la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie. Ils exigeront également une promesse des Palestiniens de ne pas conclure d'accords de défense avec des pays hostiles à Israël, a ajouté la radio. Des pourparlers de paix directs entre Israéliens et Palestiniens reprendront le 2 septembre à Washington en présence du président égyptien et du roi de Jordanie, et peuvent aboutir "d'ici un an", a annoncé vendredi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Dans le même temps, le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) a invité les deux parties à reprendre ces négociations qui étaient suspendues depuis 20 mois. Vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est félicité du fait que l'invitation aux négociations directes avait été formulée sans "conditions préalables". Les Palestiniens avaient réclamé une prolongation du gel temporaire de la colonisation en Cisjordanie occupée comme condition de reprise des négociations directes. Pour l'analyste Ziad Abou Amr, du Comité palestinien pour les relations extérieures, les négociations indirectes menées depuis mai par l'émissaire américain George Mitchell n'ont pas été encourageantes. Mais, les Palestiniens se rendront malgré tout à Washington dans l'espoir que la rencontre mène à quelque chose de positif. Jonathan Spyer, un analyste de l'Institut interdisciplinaire d'Israël, estime que les circonstances actuelles ne laissent pas présager une issue plus favorable que celles des précédentes négociations. "Pour moi, il s'agit d'un indicateur du niveau extrêmement bas de l'avancée sur la voie israélo-palestinienne, parvenir à réunir des Israéliens et des Palestiniens dans une même pièce et les faire parler entre eux est maintenant considéré comme un exploit", a-t-il indiqué. --------------------------- Voie de salut pour Obama ? Le Temps-Agences - En difficulté dans les sondages, le président Obama réussira-t-il un gros coup diplomatique avant les élections législatives de novembre, qui permettrait à son parti de ne pas perdre sa majorité au Congrès? Rien n'est moins sûr, car jamais dans l'histoire vieille de soixante ans des négociations de paix israélo-arabes une quelconque avancée n'a été obtenue en si peu de temps. Mais rien n'interdit à Barack Obama de viser, d'ici à deux ans, la conclusion d'un accord de paix instituant, aux côtés d'Israël, un Etat palestinien viable et fixant enfin des frontières internationales définitives au Levant. On peut même considérer que l'absence d'un tel accord d'ici à l'été 2012 constituerait un lourd handicap pour Obama, dans sa campagne de réélection à la Maison-Blanche. Car autant les élections législatives de mi-mandat aux Etats-Unis sont traditionnellement tournées vers l'économie et les thèmes de politique intérieure, autant les campagnes présidentielles comportent toujours un important volet diplomatique. Sur le Proche-Orient, Barack Obama en a déjà trop dit pour ne pas être condamné à réussir pendant son premier mandat. La première chose qu'il fit en tant que président, le 21janvier 2009, au lendemain de son investiture, fut d'appeler Mahmoud Abbas, le leader de l'Autorité palestinienne. Et l'équipe de communication de la Maison-Blanche le fit immédiatement savoir, expliquant que le nouveau président faisait du règlement du différend israélo-palestinien la priorité de la nouvelle politique étrangère américaine. Il est vrai que l'opinion publique américaine avait été choquée par la violence des opérations militaires israéliennes contre la bande de Gaza de la fin décembre et du début janvier 2009.