Les festivals ont le mérite de faire découvrir au public les cultures et les traditions des peuples et des nations et de satisfaire la curiosité des mélomanes avides des musiques du monde. La soirée du 25 août au théâtre municipal de Tunis animée par le trio népalais, Sur Sudha, fut l'occasion de vivre des moments de rêve avec les mélodies venues d'Asie centrale, du cœur de l'Himalaya. Une invitation à un voyage lointain, vers des horizons exotiques, ceux du Népal, ce pays aux immenses forêts tropicales, aux larges bassins (Katmandou), aux impressionnantes vallées et aux plus hauts sommets du monde (Everest). A travers les airs traditionnels joués par ce trio népalais, le public fut transporté vers des horizons inconnus. Certes, l'assistance n'était pas nombreuse ; les quelques mélomanes présents, ce soir-là, étaient sans doute des gens curieux venus à la recherche d'une musique différente, singulière et surtout exotique. Leur curiosité était sans doute satisfaite. On déplore, cependant, ce manque d'affluence sur ces troupes musicales qui nous viennent des confins de la terre pour présenter leurs arts et leurs coutumes à l'heure où le monde est devenu un petit village et que les peuples ont encore plus besoin de mieux se connaître et de se rapprocher les uns des autres. Sur Sudha est un groupe de trois musiciens connus pour être les ambassadeurs musicaux du Népal. Ils utilisent des instruments populaires et jouent de la musique traditionnelle de leur pays à laquelle ils ajoutent un grain de modernité. Il s'agit de Surendra Shrestha (tabla), Prem Rana Autari (flûte) et Satendra Bir Singh (sitar). C'est le premier groupe népalais à s'être donné un nom, en 1986. Sur Sudha a commencé dans un hôtel-restaurant de Katmandou. En 1989, le groupe a pu réaliser sa première tournée européenne (Allemagne et France) et enregistrer le premier CD de musique népalaise. Depuis lors, Sur Sudha est devenu le groupe népalais qui se produit le plus souvent à l'étranger. Des centaines de concerts, aux Etats-Unis, au Japon, en Inde, à Hongkong, dans les festivals dédiés aux musiques du monde, dans de grandes salles, mais aussi, devant les petites communautés népalaises locales, un peu partout. Ce trio se consacre à jouer de la musique pour transmettre un message universel de paix, de générosité et d'harmonie, faisant appel à une coexistence pacifique et tolérante entre les différentes religions pratiquées au Népal, notamment le hindouisme, le bouddhisme et l'islam. C'est grâce à leur musique, faite uniquement de compositions instrumentales, qu'ils essaient de propager ces idéaux à travers le monde. Ce soir-là, le public a eu droit à trois longues compositions musicales, entrecoupées de solos de flûte, de tabla et de sitar, assurés tour à tour par les trois musiciens qui étaient vêtus d'un costume traditionnel népalais et assis à même le sol. Des morceaux musicaux « muets », sans paroles, étaient donc capables de toucher le cœur des auditeurs qui ont réagi avec des salves d'applaudissements. A la fin du concert, plusieurs mélomanes se sont rués sur la scène pour se renseigner auprès des musiciens sur la nature des instruments utilisés et le sens des morceaux exécutés. Les musiciens qui s'exprimaient en anglais, avaient répondu à toutes les questions de ces mélomanes avec amabilité.