Les ménagères qui perpétuent la tradition des gâteaux de l'Aïd faits maison ne sont pas gâtées ces jours-ci... En effet, les prix des amandes, denrée de base de ces gâteaux ont flambé, oscillant entre 12 et 20 Dinars le kilo. C'est qu'il y a une hiérarchie chez ces fruits secs, si prisés par les Tunisiens. Les produits bas de gamme sont les amandes rouges, à 12 Dinars et les plus aristocratiques c'est le "Louz Âcheq" (littéralement amandes amoureuses !) Puis on trouve les noisettes, à partir de 15 Dinars, mais pouvant atteindre 20 Dinars selon leur grosseur. A un degré plus élevé, et là ça commence à vous faire très mal aux portefeuilles, il y a les cerneaux de noix, c'est à dire des noix décortiquées, à partir de 22D500 le kilo... Et maintenant accrochez-vous car on atteint des sommets, des records, avec deux fruits secs qui laisseront vos poches à sec : il y a les pistaches décortiquées à 46 Dinars le kilo, mais qui, bizarrement tombe à 41D500 si elles sont moulues. Le vendeur n'a pas d'explication ou ne veut pas en donner pour de sombres histoires de mélanges anormaux... And the winner is : le "Bondok", ces pignons qui ont pignon sur rue, ces petits fruits blancs et secs, si appréciés avec le thé et dans les gâteaux tunisiens. Leur cote (en pente raide) atteint 61 Dinars le kilo, de quoi freiner la plus ardue des ardeurs ! Paradoxalement, un fruit exotique importé, comme la noix de coco râpée ne dépasse pas 4D800 le kilo ! Ce sont nos fruits secs qui sont en train de prendre des tarifs exotiques...