Sous le nom évocateur de « destinations », un projet environnemental de coopération internationale tendant à la promotion du concept de tourisme durable dans trois zones sélectionnées en Tunisie, Algérie et Maroc, a été lancé, hier, à Tunis, en ce qui concerne sa composante tunisienne. Les partenaires impliqués sont le programme des Nations Unies pour l'environnement, à travers le Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM), en tant qu'initiateur, la Commission européenne ( CE ), en tant que bailleur de fonds pour financer les actions retenues à cet effet et enfin les pays bénéficiaires. Le PAM agit, à son tour, à travers le Programme d'Actions Prioritaires (PAP), par l'intermédiaire du Centre d'activités régionales (CAR) en tant qu'organisme exécutif.
Le Cap Bon, sélectionné Pour marquer l'importance accordée à cette initiative et à l'idée qui l'inspire, le ministre de l'environnement et du développement durable, Nadhir Hamada , a donné le coup d'envoi du projet, au cours d'un séminaire organisé , à l'hôtel « l'Acropole » aux Berges du Lac, par l'Agence de protection et de l'aménagement du littoral (APAL), en présence de Mr Ivica Trumbic, directeur du CAR/PAP et de plusieurs experts européens et tunisiens invités à présenter le projet et ses objectifs aux participants composés de décideurs, de cadres et de représentants des divers organismes et ONG concernés. L'un des axes principaux du projet est, en effet, l'implication des acteurs locaux et le développement de leurs capacités. La zone tunisienne sélectionnée pour bénéficier des interventions du projet est la région du Cap Bon, l'une des premières zones touristiques côtières, aménagées en Tunisie, au lendemain de l'Indépendance. Elle longe la mer Méditerranée sur plus de 200 kilomètres et comme l'a souligné le ministre, à cette occasion, elle a le mérite de renfermer plus de 35% des animaux et organismes vivants méditerranéens protégés ou menacés de disparition, ce qui en fait une zone modèle, pour sa biodiversité. Elle a , déjà, bénéficié , dans ce domaine, des interventions du programme euro- méditerranéen de protection des zones humides côtières en Méditerranée (Med Wet Coast), principalement dans l'est du Cap Bon, les hauteurs d'El Haouaria, la forêt de Dar Chichou, l'oued Abid et l'île de Zembra. Les zones sélectionnées en Algérie sont Djebel Chénoua et Cap Djinet, tandis qu'au Maroc, c'est la zone du Rif central qui a été choisie.
Directives pour un tourisme durable Outre la désignation d'un coordinateur national du projet et le recrutement de consultants nationaux pour sa mise en œuvre, les premières tâches à entreprendre par le pays bénéficiaire portent notamment sur l'évaluation de la capacité d'accueil touristique (ECAT) de la zone du projet et l'élaboration d'une stratégie intégrée pour le développement d'un tourisme durable dans la zone du projet, parallèlement à la réalisation d'applications pilotes de gestion environnementale dans l'industrie touristique , avec l'implication des acteurs locaux. Cette mission confiée aux consultants nationaux est guidée et supervisée par les fonctionnaires et experts du CAR/PAP. L'objectif ambitionné est de promouvoir une planification et une gestion durables du tourisme dans les zones côtières du Sud méditerranéen, en introduisant des outils d'aide à la décision concourant à une gestion efficace des destinations touristiques dans les pays bénéficiaires, en l'occurrence la Tunisie , l'Algérie et le Maroc. Il s'agit, aussi, de préparer des directives qui permettront aux promoteurs touristiques d'évaluer la durabilité de leurs investissements en termes de risques environnementaux et de valeur ajoutée pour les collectivités locales, outre le renforcement des capacités des promoteurs, décideurs et autres groupes ciblés en matière d'utilisation des outils d'aide à la décision et enfin la sensibilisation au tourisme durable. A cet égard, les fonctionnaires internationaux présents ont fait part du soutien trouvé par ce projet auprès de l'Organisation Mondiale du Tourisme qui représente les promoteurs touristiques dans le monde entier.
Gestion intégrée des zones côtières Dans son allocution d'ouverture, le ministre de l'environnement et du développement durable a rappelé la place centrale que le tourisme occupe dans l'économie nationale, soulignant que les préoccupations environnementales font partie intégrante de la politique tunisienne, dans tous les domaines, depuis plus de vingt ans. Dans ce même esprit, M.Ivica Trumbic a indiqué que la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) va faire l'objet d'un protocole d'accord euro- méditerranéen, en cours de discussion, dans le cadre du processus de Barcelone, et le tourisme doit occuper une place importante dans ce protocole d'accord.