Quand un rayon de soleil s'annonce à l'horizon par temps de grisaille planétaire, on ne peut que s'en réjouir ! l'Allemagne, notre amie de toujours, va mieux, beaucoup mieux et les bonnes nouvelles annoncent un redressement spectaculaire Outre Rhin, qui ne peut être que bénéfique pour l'Europe dont elle est la locomotive mais aussi pour ses partenaires traditionnels dont la Tunisie. Avec une croissance prouvée de 2.2% du PIB, le déficit budgétaire est ramené à 3.5% ce qui maintient la gestion allemande dans les normes européennes de Maastricht. Autre bonne indication Qui ne peut que doper l'optimisme des observateurs, c'est le regain de confiance des consommateurs et les exportations qui repartent à la hausse. Sans parler de « boom économique » modestie oblige, dans la tradition allemande, il y a lieu de parler d'une véritable croissance qui s'installe dans la durée ce qui peut donner des espoirs de relance dans toute l'Europe et par ricochet en méditerranée. Derrière tout cela il y a évidemment la patience et la persévérance du peuple allemand, mais aussi la touche d'une femme d'Etat exceptionnelle : la chancelière Angela Merkel qui récolte les fruits de sa sobriété, de sa volonté débordante, et de sa bonne gouvernance. Pourtant cette fille de Pasteur, née en 1954 à Hambourg n'était pas partie pour faire de la politique ! Elle est physicienne de formation et de profession avec une thèse de doctorat sur « Les calculs des constantes de vitesse des réactions élémentaires des hydrocarbures simples »… vous voyez bien qu'on est loin de Sciences po ! A relever quand même son penchant pour les langues avec une maîtrise parfaite de l'Anglais et du Russe ce qui va beaucoup l'aider en politique internationale. En fait le vrai « décollage » politique de Mme Merkel c'est sa rencontre avec le grand Helmut Kohl, le père de la réunification allemande, qui fait de cette femme de « l'est » un ministre fédéral des femmes et de la jeunesse en 1990, puis vice-présidente du Bundestag (le parlement), puis enfin présidente de la CDU (l'Union Chrétienne Démocrate), la plus grande formation politique Allemande avec le SPD (parti socialiste) et ce depuis 1998. Depuis Angela Merkel a connu l'opposition puis elle devient chancelière par deux fois en 2005 avec un gouvernement de cohabitation avec le SPD, puis en 2009 avec une coalition libérale. Elle est désignée par les instituts de sondages appropriés : « Femme la plus puissante du monde » de 2006 à 2009. Ce portrait rapide nous rappelle un peu le rêve de Platon qui suggère que pour être un bon gouvernant il faut être « philosophe » ! Mme Merkel reflète quelque part ce profil ! Elle n'est jamais pressée de prendre une décision « d'urgence », elle prend tout son temps, mais une fois les paramètres bien en place, elle a le sens de la décision ! Beaucoup la comparent aussi à la « dame de fer » Margaret Tatcher l'ancienne premier ministre de Grande-Bretagne, surtout pour son inflexibilité financière et économique au moment de la crise grecque. Mais c'est surtout sa politique étrangère qui est la plus problématique. Un appui inconditionnel aux Etats-Unis d'Amérique avec un engagement très controversé et contesté, par les élites allemandes en Afghanistan. Un revirement pathétique sur la question Turque et son adhésion à l'Union Européenne, par rapport aux postions favorables de son prédécesseur : Gerhard Schröder. Enfin un positionnement stratégique proche des anciens pays de l'Est et surtout de la Russie au détriment du couple franco-allemand. En fait la Chancelière s'avère redoutable de prudence mais aussi d'habileté ! Elle essaye malgré la pression régionale et internationale, entendez l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique, de tirer son épingle du jeu, par un retour aux sources : l'âme et la tradition allemandes basées sur une bonne synthèse : le pragmatisme et la rigueur et ça lui réussit bien ! Tant mieux !