Un homme de 39 ans reconnu avoir enlevé, agressé sexuellement et tué une jeune joggeuse, dimanche soir, près de Lille (Nord). Il a été mis en examen et écroué mercredi pour «enlèvement», «séquestration», «viol avec arme» et «meurtre», a indiqué le parquet de Lille. En libération conditionnelle depuis un an après une condamnation pour viol en 2006, Alain Penin encourt la réclusion criminelle à perpétuité. La jeune femme de 29 ans, Natacha Mougel, cadre supérieur chez Décathlon, a disparu dimanche soir entre 19h30 et 20 heures, alors qu'elle effectuait son jogging dans le parc de Septentrion, seule et sans téléphone. Elle s'entrainait en vue du prochain semi-marathon de Marcq. Ne la voyant pas revenir, son ami avait prévenu la police locale, qui avait immédiatement entrepris des recherches, jugeant la disparition inquiétante. Des sous-vêtements et un couteau retrouvés sur le chemin Lundi matin, les policiers ont trouvé sur un chemin des sous-vêtements et un couteau. Le corps de la victime a été retrouvé dans la nuit sur un chemin de la forêt de Phalempin, à une vingtaine de kilomètres du lieu de l'enlèvement. C'est le suspect qui leur a indiqué l'endroit. Natacha aurait été étranglée et blessée mortellement à l'arme blanche, un couteau et un tournevis. D'après ses déclarations, Alain Penin aurait commencé par étrangler la jeune femme avant de tenter de la violer, ce qui explique la présence de ses effets personnels sur les lieux de l'enlèvement. Mais la victime se serait débattue avec une grande virulence. D'où l'acharnement du suspect avec son tournevis. Il rôdait dans la région depuis plusieurs semaines Depuis plusieurs semaines, plusieurs témoins avaient aperçu cet homme très corpulent rodant dans la région, fumant une cigarette devant sa voiture, se garant n'importe où «pour observer des jeunes femmes qui couraient». Devant ce comportement bizarre, une riveraine a même noté sa plaque d'immatriculation. C'est son témoignage déterminant qui a permis de remonter jusqu'au suspect. Pour expliquer son geste, le suspect s'est dit pris «de pulsions irrépressibles». Sa version est contredite par les témoignages des riverains selon qui il essayait de repérer des proies depuis des semaines. L'homme, chauffeur-livreur pour les Restos du coeur, a déjà été condamné en 2006 à 10 ans de réclusion par les assises des Hauts-de-Seine pour viol sous la menace d'une arme. Cette première victime, également joggeuse, avait subi les assauts d'Alain Penin sous la menace des mêmes armes.Elle pense avoir eu la vie sauve parce qu'elle avait réussi à l'amadouer en parlementant avec lui. Le suspect avait fait l'objet d'une libération conditionnelle à mi-peine, en septembre 2009. Il s'était «très bien comporté» en détention, et avait respecté toutes les obligations judiciaires et médicales qui lui étaient imposées depuis sa libération, a expliqué le procureur. Suivi socio-judiciaire et fichage L'homme faisait l'objet d'un suivi socio-judiciaire, avait été reçu par un juge d'application des peines, et pris en charge par le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP), un médecin et un psychiatre. Il figurait également au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles. L'autorité judiciaire avait pris «un maximum de garanties», selon le procureur, qui estime que cette affaire montre que «la limite de l'action du juge, c'est le libre arbitre de l'individu». Une cellule d'accompagnement psychologique a été mise en place dans l'entreprise de la victime. «La douleur est très vive» chez ses collègues, a indiqué un porte-parole de Décathlon, décrivant une jeune femme «dynamique», «joviale», et faisant preuve d'une «grande conscience professionnelle». ---------------------- Interpellé après 55 fausses déclarations de paternité Un homme de 54 ans a été interpellé à Paris après avoir fait 55 déclarations frauduleuses de paternité qui auraient permis de détourner près d'un million d'euros d'allocations sur un an. Après plusieurs mois d'enquête, les policiers de la Direction du Renseignement de la préfecture de police de Paris ont interpellé fin août un Français d'origine sénégalaise, âgé de 54 ans et suspecté d'avoir fait 55 déclarations frauduleuses de paternité pour permettre à des femmes d'obtenir des titres de séjour, a-t-on appris mercredi. Les enquêteurs avaient été alertés fin décembre 2009 sur cinq reconnaissances d'enfants suspectes. Lors d'une perquisition au domicile de l'individu, les policiers ont découvert des documents établissant la domiciliation d'une cinquantaine de personnes à cette même adresse. Lors de sa garde à vue, le suspect a reconnu avoir fait plusieurs dizaines de reconnaissance de paternité, moyennant la somme de 150 à 200 euros par personne. Il établissait le contact avec les mères sur la voie publique, en boîte de nuit ou directement en Afrique.