Il lui a suffi de l'entretenir pour une petite période, très courte période ne dépassant pas les quelques semaines, ainsi que quelques sorties dans des endroits différents de la banlieue nord, pour finalement se permettre de nouer une relation très intime, ou disons plutôt de concubinage. Les deux jeunes gens se sont en effet rencontrés par hasard, au gré des balades effectuées à travers les artères de la capitale, ou un quelconque établissement, à l'instar des cafétérias, mais leurs relations se sont rapidement raffermies au point de devenir inséparables au cours des quelques semaines qu'ils ont vécues en long et en large. Leur idylle n'a résisté effectivement que l'espace de trois à quatre semaines, du moment que le jeune homme allait subitement disparaître de la circulation, sans crier gare. La fille a eu beau le chercher partout, mais en vain, le bonhomme était introuvable, il s'est littéralement volatilisé. Il faut dire que la fille ne connaissait pratiquement rien de lui, sinon un prénom qui pourrait s'avérer d'emprunt, donc autant chercher une aiguille… Pourtant, elle n'a jamais perdu l'espoir de le retrouver, non seulement parce qu'elle s'est attachée complètement et irrésistiblement à lui, mais également parce que ce prénom, justement, lui a laissé un petit souvenir avant de disparaître. Un tout petit souvenir, mais aux conséquences très grandes et non moins lourdes à supporter par ses petites et frêles épaules ! Un souvenir qui a commencé d'ailleurs à se manifester, à vouloir apparaître au grand jour. Un véritable fardeau que la fille aurait fait de son mieux pour supporter, mais surtout pour le dissimuler aux regards indiscrets de son entourage, particulièrement et expressément aux yeux de sa famille. Aussi, la jeune fille a-t-elle vécu neuf mois durant tenaillée par la crainte, l'inquiétude, sinon dans la tourmente, de peur que son secret soit révélé au grand jour. Tant et si bien qu'à l'heure fatidique, elle s'est réfugiée dans sa chambre pour mettre au monde son bébé ! Seule dans la nuit, dans la souffrance, dans la frayeur. Pour son malheur, cependant, il s'agissait d'un mort-né, qui a peut-être manifesté dès le départ sa désapprobation et son refus de vivre dans l'incognito, dans le noir. C'est en tout cas, la version avancée par la fille aux enquêteurs qui ont été saisis de l'affaire, après qu'une amie de la fille eut été contrainte de l'amener dans un établissement hospitalier pour recevoir les soins nécessaires, ayant été victime d'une hémorragie qui aurait pu lui être fatale. Les enquêteurs auront d'ailleurs à élucider l'affaire en mettant au clair deux zones d'ombre, la première, avec la collaboration de la médecine légale, étant de savoir si le nouveau-né était effectivement mort au moment de sa venue au monde, et la seconde consistant à en retrouver le géniteur présumé…