Le sport fait-il maigrir ? La réponse est non. Du moins, on ne le sait pas encore, car aucune étude n'est venue montrer que le sport affine la silhouette, même si des femmes obnubilées par le diktat de l'apparence se mettent au sport ou pis encore se jettent sur des méthodes minceur sans effets et font confiance en des produits qui ne tiennent pas leurs promesses. En Tunisie elles sont 17% des femmes qui pratiquent du sport et 90% parmi elles souhaitent par-là revoir à la baisse leurs poids. Qu'en est-il au juste ? Il ne faut pas se leurrer pour autant. Le sport, par contre, permet de se sentir, avant tout, bien dans son corps. C'est l'idée qui en ressort de la communication donnée par Mme Meriem Salmi, lors du colloque international « Femme et sport » organisé par le Comité national olympique tunisien, qui s'est tenu dans un hôtel de la place les 24 et 25 septembre. Etant psychologue à l'Institut national des sports et de l'éducation physique de Paris, notre interlocutrice soutient la thèse que le sport ne fait pas maigrir mais procure par contre beaucoup de bienfaits pour l'équilibre de la femme. « La pratique sportive a des effets bénéfiques sur la santé psychique de la femme, en ce sens où elle permet de développer son intelligence émotionnelle. Il a été prouvé en effet, que le sport est un bon remède contre la dépression, qu'il procure une sensation de bien être. La femme se sent, ainsi, plus valorisée et plus confiante en ses capacités pour pouvoir bien gérer ses relations avec les autres. » Notre spécialiste a par ailleurs élucidé les différentes acceptions que représente l'intelligence émotionnelle qui permet entre autres de développer toutes les capacités d'adaptation à l'environnement. « La femme est de ce fait plus empathique. Dans les arts martiaux, par exemple, l'on est obligé d'être plus réceptif à l'autre», souligne Mme Salmi. Le métabolisme de la femme n'est pas un obstacle Notre psychologue insiste sur le fait que le corps de la femme n'est pas un obstacle pour pratiquer une activité sportive. « Que l'on soit maigre ou bien en chair, que l'on soit petite de taille ou grande…on peut pratiquer du sport. Et je n'ai pas de préférence pour l'une ou l'autre activité. Tous les sports s'ouvrent à toutes les femmes. Chacune peut choisir l'activité qui lui tente le plus. Je suis agréablement surprise, par ailleurs, de savoir que les Tunisiennes excellent dans les sports à caractéristique masculine. Les sports de combat sont les plus médaillés. » Et si le sport féminin a pris de l'élan ces derniers temps, c'est que l'évolution des mentalités l'a permis. M. Kamel Kolsi qui est intervenu, dans la foulée est de cet avis même s'il a des réserves par rapport à la répartition géographique du sport féminin dans notre pays. Etant un inspecteur chargé du sport scolaire et universitaire, notre interlocuteur a présenté une communication ayant pour titre « Sport scolaire et universitaire, facteur de développement du sport féminin ». M. Kolsi y a présenté l'état des lieux de la pratique sportive féminine dans notre pays « Nous manquons de structures d'accueil en milieu scolaire pour les filles entre 6 à 12 ans. Au total elles sont 417 équipes de sport scolaire. Mais on peut relever un déséquilibre important dans la répartition géographique des sports collectifs. Exemple, à Jendouba il n'y a qu'une seule équipe en sport scolaire qui pourrait accueillir les jeunes filles. Ce nombre est également insignifiant du côté de Sidi Bouzid, Gafsa, et bien d'autres régions du pays. » remarque-t-il. Toujours selon lui, il incombe aux fédérations sportives d'encourager la création de structures de sport scolaire et d'implanter la culture sportive dans toutes les régions du pays.